“Oise Hebdo” : le journal contraint au retrait du numéro du 12 août
Le journal "Oise Hebdo" a été condamné à retirer de la vente son numéro du 12 août dernier, et ce en raison d'un article dont il a été jugé qu'il portait atteinte à la vie privée d'un commerçant de Beauvais aujourd'hui disparu.
Il s’agit visiblement là d’un fait rare. Vendredi, le tribunal de grande instance de Beauvais s’est ainsi prononcé en faveur du retrait de vente de tous les exemplaires du journal Oise Hebdo datés du 12 août 2015. L’objet du “délit”, un article qui portait sur le suicide, survenu le 5 août dernier sur la RN 31, d’un commerçant de Beauvais.
Comme nous l’indique Le Parisien, cet article comportait apparemment des détails bien trop personnels sur la victime pour être acceptés par ses proches. Pour l’avocate de la famille du disparu, Me Baclet-Mellon, le texte représentait “une atteinte à sa vie privée, à son deuil”. Et afin “que ce ne soit plus lu” et “pour éviter [à la famille] de supporter le regard des autres”, elle requerra une procédure d’urgence ayant finalement abouti au retrait des 27 000 exemplaires de l’édition de Oise Hebdo incriminée.
Suicide d’un commerçant à Beauvais : le journal Oise Hebdo porte atteinte à la vie privée
Grégory Mesnil, l’un des deux auteurs de l’article en question, déplore une atteinte à la liberté d’expression : “C’est dramatique pour la famille. On a juste fait notre travail : il [ndlr : le défunt] a choisi de se suicider de manière spectaculaire sur la voie publique et il s’agit d’un personnage public. Rien n’est erroné dans l’article. On s’attaque à la liberté d’expression de la presse et à notre droit d’informer.”
Des exemplaires à retirer avant ce soir 18h00
Le tribunal de grande instance a pour sa part considéré que cet article “portait atteinte à l’intimité de la vie privée des demanderesses et qu’il crée, par conséquent, un trouble manifestement illicite”. Et si jamais, après ce samedi à 18h00, se trouvait encore un ou plusieurs exemplaires du Oise Hebdo du 12 août dans les 450 points de vente du département, le journal pourrait se voir condamné à 500€ d’amende pour chaque heure de retard constatée et à une amende équivalente pour chaque infraction relevée.