Noisy-le-Sec : Un policier jugé aux assises pour avoir tué un caïd en cavale
En plein débat sur l'assouplissement de la légitime défense, le procès d'un policier jugé pour avoir tué en 2012 un braqueur en fuite s'ouvre aujourd'hui devant les assises de Bobigny.
Dans le climat actuel d’état d’urgence et au cœur des débats sur la question du renforcement des pouvoirs des forces de police, c’est un procès plutôt sensible qui s’ouvre aujourd’hui devant la cour d’assises de Bobigny.
Un policier de 36 ans est en effet jugé aujourd’hui pour avoir tué, en 2012, un caïd en fuite, armé et jugé dangereux.
Le policier abat le malfrat en fuite
Les faits se déroulent le 21 avril 2012 à Noisy-le-Sec au nord de Paris. Les policiers de la ville reçoivent un appel anonyme leur indiquant la présence d’un prisonnier en cavale dans un bar du centre-ville. Après étude du dossier, les policiers découvrent que l’homme était sous le coup d’une condamnation à dix ans de prison en 2007 et s’était évadé de la prison de Châteaudun (Eure-et-Loir) en 2010.
Quatre policiers arrivent sur les lieux et à leur vue, le fugitif prend ses jambes à son cou et dans la poursuite, lance une grenade factice vers les forces de l’ordre. L’un des quatre policiers, qui patrouille en voiture, tombe nez à nez avec le caïd armé. Il tire alors quatre balles et touche le fuyard dans le bas du dos qui décédera quelques heures plus tard à l’hôpital. Aujourd’hui le policier doit répondre à partir de ce lundi de « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner » devant la cour d’assises de Bobigny.
Pas de légitime défense
Si le policier invoque la légitime défense, mais après les expertises balistiques, cette situation n’a pas forcément été validée à 100 %. Selon les avocats de la famille du fugitif, maîtres Michel Konitz et Éric Dupond-Moretti, la situation de légitime défense ne peut pas être retenue. Une famille qui n’hésite pas à parler de bavure policière.
Pour Daniel Merchat, l’avocat du policier, « sa seule intention, c’était de se défendre ». Son client risque jusqu’à quinze ans de réclusion.