Mort d’un migrant : Eurotunnel accuse la police de laxisme
Suite à la mort d'un migrant éthiopien vendredi matin dans le tunnel sous la Manche, la société Eurotunnel reproche aux autorités de faire preuve de laxisme.
Vendredi matin sur le site d’Eurotunnel, aux alentours de 6h00 d’après les pompiers du Pas-de-Calais, un migrant éthiopien a trouvé la mort après avoir tenté de s’accrocher à un train de marchandises en marche. Ce dernier allait traverser le tunnel sous la Manche.
Aussi brutal le décès puisse-t-il être intervenu, Eurotunnel était visiblement préparé à ce type de tragédie. Depuis plusieurs mois, les migrants affluent ainsi en masse dans ce passage, conduisant à installer un climat d’appréhension chez les employés d’Eurotunnel.
Eurotunnel : la société perturbée par l’afflux de migrants
L’un d’entre eux a ainsi confié à nos confrères du Figaro que les salariés de la société “vont travailler la boule au ventre”. Et la direction d’Eurotunnel d’en appeler maintenant aux gouvernements français et britannique dans le but de “rétablir la situation”. Et si un cadre considère que “chacun fait des efforts”, des voix estiment que “ce n’est pas suffisant”, en se demandant d’ailleurs s’il en revient “à une société privée de résoudre le problème national et européen de l’immigration clandestine ?”.
Attaquée, la police réplique
Eurotunnel va même plus loin. Quand bien même elle ne nie pas que “les policiers sont eux aussi débordés”, la société privée les accuse cependant de “laisser pénétrer et laisser traîner les migrants sur le site”. Des propos ayant fait vivement réagir le directeur de la zone Nord/Pas de Calais de la Police aux frontières (PAF), Patricio Martin : “Non, la police ne laisse pas pénétrer les migrants ! Quand un automobiliste brûle un feu rouge, ou quand un cambrioleur pénètre dans une maison, ce n’est pas parce que la police les laisse faire. C’est pareil pour les migrants.” Gilles Debove, secrétaire départemental de SGP-Police FO, conseille quant à lui à Eurotunnel d’embaucher pour sécuriser leur périmètre. Ce à quoi l’entreprise a répondu en invoquant deux textes officiels, stipulant notamment que “les États concédants doivent maintenir des conditions normales de sûreté et d’ordre public dans le terminal de Coquelles et autour de celui-ci”.