Le lycéen qui avait tenté d’assassiner un enseignant juif jugé aujourd’hui
Un mineur radicalisé est jugé à partir de mercredi pour avoir tenté d'assassiner à coups de machette un enseignant juif en janvier 2016 à Marseille.
L’affaire avait créé une vive émotion en janvier 2016. Benjamin Amsellem, alors enseignant dans une école confessionnelle juive à Marseille, avait été violemment agressé à la machette par un lycéen de 15 ans alors que le professeur portait une kippa.
Ce 28 février 2017 s’ouvre le procès de l’adolescent radicalisé dans une affaire assez inédite pour plusieurs raisons.
Agir « au nom d’Allah »
Comme le précisent nos confrères de BFM TV, ce procès qui se déroulera à huis clos sera le premier tenu par un tribunal pour enfants pour une affaire qualifiée de terroriste. De plus, il s’agit de la première attaque à caractère djihadiste commise ces dernières années sur le sol français à pouvoir être jugée.
Âgé de 15 ans au lors de l’attaque l’adolescent, un Turc d’origine kurde avait indiqué aux enquêteurs avoir agi « au nom d’Allah » et vouloir « planter les juifs et les policiers », qu’ils comparaient à des « mécréants ». Il avait également déclaré faire partie de l’État islamique et assurait ne pas avoir agi seul.
Jusqu’à 20 ans de réclusion
Lors de cette agression à coups de matraque, Benjamin Amsellem avait réussi à se défendre en parant les coups avec la Torah qu’il tenait dans ses mains et n’a heureusement souffert que de blessures légères.
L’agresseur, élève en classe de seconde, avait été interpellé quelques minutes après son geste. Il cachait sur lui un couteau qu’il comptait utiliser pour tuer des policiers alors qu’il avait abandonné son sac de classe et la machette utilisée pour l’agression.
L’adolescent état un élève comme les autres, délégué de classe, et n’était pas suivi pour une éventuelle radicalisation. Il détenait pourtant un compte sur Twitter relayant des appels au jihad, et détenait des photos de jihadistes et d’armes. Il n’avait pas été détecté par les services de renseignement.
Âgé de moins de 16 ans lors des faits, il bénéficie automatiquement de l’excuse de minorité. La peine maximale qu’il risque dans ce cas est réduite à 20 ans de prison au lieu de la perpétuité.