Jean-Marie Le Pen condamné pour de bon pour ses propos sur les Roms
Après le rejet en début de mois d'un pourvoi en cassation, Jean-Marie Le Pen a été définitivement condamné en appel pour "complicité d'injure". Il avait ainsi prêté aux Roms une prédisposition au vol.
Les faits remontent en septembre 2012. Jean-Marie Le Pen, qui était alors encore conseiller régional de la région PACA, prononce à l’université d’été du Front national (FN), à La Baule, une phrase qui ne sera pas passée inaperçue : “Nous, nous sommes comme les oiseaux, nous volons naturellement.” Le “nous” se rapportant aux Roms dont le président d’honneur du FN empruntait ici l’identité.
Ces propos lui vaudront une condamnation, prononcée le 20 novembre 2014 par la Cour d’appel de Paris, à 5.000 euros d’amende. Un verdict qui n’a visiblement pas été du goût de Jean-Marie Le Pen puisque ce dernier formera par la suite un pourvoi en cassation. Et nos confrères de La Voix du Nord de rapporter que le 1er mars dernier, ce pourvoi a été rejeté, signifiant donc le caractère définitif de la condamnation émise en 2014.
Propos sur les Roms : Le Pen bien condamné à 5.000 euros d’amende
Pour le MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) ayant réagi par voie de communiqué, cette décision semble apparaître telle la bonne. L’association déclare aussi souhaiter “que pour les hommes et femmes politiques qui lui avaient emboîté le pas en stigmatisant et discriminant la population rom, cette condamnation venant opportunément rappeler que tous les discours pétris de haine doivent être sévèrement sanctionnés, aura valeur d’exemple”.
L’ex-leader du FN reconnu coupable de complicité d’injure
L’ancien leader du FN a été condamné pour complicité d’injure. Son avocat d’alors Me de Saint-Just avait affirmé que son client n’avait pas validé la diffusion de ses propos sur le site internet de son parti. Un argument invalidé par les premiers juges étant donné que Jean-Marie Le Pen n’a “jamais protesté contre cette diffusion ni sollicité le retrait de la vidéo litigieuse”. L’avocat, qui avançait que l’emploi du verbe voler dans la bouche de son client ne se rapportait pas à une “soustraction frauduleuse” mais à un déplacement aérien, “comme les oiseaux qui n’ont aucune frontière”, avait appelé à la relaxe de Jean-Marie Le Pen.