Jean-Luc Mélenchon a “des choses à dire” au pape François
Suite à une allusion concernant le candidat démocrate américain Bernie Sanders, Jean-Luc Mélenchon a confié au Figaro son souhait de rencontrer le pape à Rome.
En marge du congrès du Parti communiste français qui s’est tenu en fin de semaine dernière à Aubervilliers, Jean-Luc Mélenchon a confié à nos confrères du Figaro : “Moi aussi, je voudrais bien loger à la résidence Sainte-Marthe et rencontrer le Pape, j’ai des choses à lui dire”.
Mélenchon, comme Sanders, veut rencontrer le Pape
Cette confidence, on ne l’attend pas forcément de la part du candidat à la présidentielle 2017. Elle trouve son origine dans l’évocation de la visite récente à Rome de Bernie Sanders, le candidat démocrate à l’élection américaine. En avril dernier, le sénateur du Vermont y intervenait au siège de l’Académie pontificale des sciences sociales sur le thème de “L’urgence d’une économie morale”.
Mais pourquoi cette référence de M. Mélenchon à la résidence Sainte-Marthe ? C’est là que Bernie Sanders, ainsi que tous les invités au colloque, étaient logés, et c’est là encore que le candidat démocrate, qui s’est dit “grand admirateur du Pape”, a pu brièvement s’entretenir avec le souverain pontife.
L’intérêt de Mélenchon pour le Pape ne date pas d’hier
Si l’intérêt du fondateur du Front de gauche peut étonner si l’on prend en compte le seul fait qu’il se dit volontiers anticlérical, il n’est toutefois pas récent. Il y a quelques semaines, Jean-Luc Mélenchon avait écrit un billet titré “Vive le Pape !” sur son site Internet. Il y saluait l’action concrète de François Bergoglio envers une douzaine de réfugiés syriens, par ces mots : “Décidément l’Église a vraiment élu un chrétien cette fois-ci ! Je sais très bien tout ce que l’on peut objecter à son geste (…) Mais comme il n’existe pas d’issue “réaliste” “maintenant” “tout de suite” et “concrète”, (…) , le pape met tout le monde au pied du mur spectaculairement, directement et magnifiquement”.
Même chose quand le Pape avait publié son encyclique Laudato Si, qui portait entre autres sur l’écologie.
Certes, si l’on parle d’intérêt envers le représentant religieux, le terme d’admiration sans borne ne peut pas non plus être utilisée. En 2014, rappelle le Figaro, la présence du pape François au Parlement européen avait été vertement critiquée par le candidat à la présidentielle : “Vous avez la sagesse et la culture qui auraient dû vous permettre de prévoir que nombre d’entre nous seraient humiliés par un tel manquement aux règles de la laïcité indispensable d’un Parlement européen lorsqu’il inclut notamment des Français dont la loi interdit ce genre de confusion”. A la lumière de cette déclaration, l’on peut légitimement se demander ce qu’il pourrait bien avoir à lui dire si jamais lui venait l’occasion de le rencontrer.