Jean-Christophe Cambadélis pour un rétablissement du service militaire
Mardi à Solferino, le premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis s'est prononcé en faveur d'un rétablissement du service militaire. Plusieurs responsables politiques estiment cependant "impossible" une telle possibilité.
Supprimé par Jacques Chirac lors de son premier mandat, le service militaire pourrait toutefois être rétabli pour répondre à une demande sécuritaire. C’est en tout cas l’intention qu’a affichée mardi, à Solferino, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) Jean-Christophe Cambadélis lors de la présentation du programme du PS pour la présidentielle.
Dans des propos rapportés par Libération, il a ainsi expliqué qu’“alors que la France se trouve confrontée à un défi lourd et durable, les conditions requises par la loi pour rétablir la conscription semblent pour la première fois depuis vingt ans réunies”.
Retour du service militaire : les conditions “réunies” pour Cambadélis
Et M. Cambadélis d’avoir poursuivi : “Les moyens disponibles pour assurer la protection optimale des citoyens s’avèrent notablement insuffisants, tandis que les armées peinent à dégager des effectifs pour participer aux missions de sécurité intérieure. Nous proposons donc une véritable garde nationale par le rétablissement de la conscription.”
On nous rappelle qu’en juin dernier, la direction du PS avait déjà proposé un retour du service militaire, qui ne durerait plus un an mais huit mois : un mois à effectuer obligatoirement à 18 ans pour une formation commune, et “7 mois de spécialisation à options” que les jeunes de 18 et 25 ans pourraient choisir de suivre “sur la base du volontariat”.
“Impossible” selon plusieurs responsables
Ce rétablissement souhaité du service militaire n’aurait cependant que peu de chances de se matérialiser. Il y a un peu plus d’un an, le vice-président de l’UDI Hervé Morin avait ainsi déclaré qu’il serait “impossible” de remettre en place “un service national qui s’adresserait aux hommes et aux femmes, qui intégrerait une forme militaire ou civile” et qui représenterait “l’intégration de 900.000 personnes par an”.
La présidente de la commission de la Défense à l’Assemblée Patricia Adam a également jugé “impossible” le retour de ce dispositif en raison de son coût, et un gradé de l’armée française de l’avoir rejoint en faisant savoir que l’armée ne disposerait effectivement pas des moyens nécessaires pour un rétablissement de la conscription.