Enfants de chômeurs privés de cantine : la révolte des parents
Après que la mairie de l'Île-Saint-Denis ait décidé de fermer l'accès aux cantines scolaires pour les enfants de chômeurs, des parents envisagent de porter l'affaire devant les tribunaux.
Les cantines de l’Île-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) ne seraient apparemment pas en mesure d’accueillir tous les enfants de la commune. Tant et si bien que la mairie a décidé de procéder à une sélection des bénéficiaires selon la situation professionnelle des parents.
En d’autres termes, les enfants de parents travailleurs apparaissent désormais privilégiés par rapport à ceux dont les responsables légaux n’exercent pas une activité professionnelle ou sont en recherche d’emploi. Une distinction à laquelle s’opposent aujourd’hui des parents d’élèves, et nos confrères du Figaro de nous rapporter que ces derniers envisagent même de porter l’affaire devant les tribunaux.
Seine-Saint-Denis : l’accès aux cantines pas garanti aux enfants de chômeurs
Mathilde Rempert, porte-parole du collection “Cantine pour tous” et également mère de famille, fait partie du camp des révoltés. Elle explique ainsi à L’Express.fr l’accueil auquel ont droit les parents sans emploi au moment de l’inscription de leur enfant à la cantine : “si vous vous présentez en mairie pour inscrire votre enfant à la cantine sans bulletin de salaire, on vous renvoie chez vous”.
Un manque de “moyens financiers, humains, et matériels”
Une situation que Mathilde Rempert peine à comprendre étant donné que “la cantine est souvent le seul repas équilibré des enfants issus de milieux défavorisés”. Sans pour autant négliger la possibilité pour les parents concernés de solliciter l’adjoint au maire pour un examen de leur dossier, la porte-parole de “Cantine pour tous” déplore que “les parents les moins éduqués, ou ceux qui ne parlent pas bien le français, n’osent pas faire cette démarche”. Julien Bonnet, directeur de cabinet du maire (EELV) Michel Bourgain, répond que la mairie souhaiterait “l’ouverture de la cantine à tous les enfants”, mais qu’elle n’en a “tout simplement pas les moyens financiers, humains, et matériels”. Une justification peu voire pas du tout convaincante pour la secrétaire nationale d’EELV Emmanuelle Cosse, qui a ainsi appelé à ce que le maire de l’Île-Saint-Denis aille “discuter des difficultés de sa commune avec le Premier ministre” au lieu de mettre sur la touche les “personnes qui ont le plus besoin de l’État”.