“Dans la cour” : le bouleversant tandem Catherine Deneuve/Gustave Kervern
Dans la Cour, le film incontournable de la semaine réunit Catherine Deneuve et Gustave Kervern, qui forment un duo touchant et attachant.
Le nouveau film de Pierre Salvadori est l’histoire d’Antoine (Gustave Kervern), musicien dépressif et toxicomane, qui décide un jour de tout plaquer sur un coup de tête. Après avoir erré dans les rues, il postule pour un poste de gardien dans un immeuble modeste de l’Est parisien. Parce qu’il a l’air gentil, et parce qu’« il ment si maladroitement » au cours de son entretien d’embauche, la présidente des copropriétaires, Mathilde (Catherine Deneuve), décide de lui donner sa chance.
Antoine, avec sa tête de chien battu et sa bonne volonté au boulot, va vite conquérir la sympathie des résidants.Celle de Mathilde en particulier. Une jeune retraitée généreuse, mais tellement impliquée dans la défense des gens du quartier que sa santé mentale commence à s’en ressentir. Surtout après la découverte d’une fissure dans l’immeuble qui fait craindre à Mathilde une catastrophe. Entre ces deux êtres fragiles et au bord du gouffre, une amitié bancale et une solidarité touchante s’établissent peu à peu.
Gustave Kervern, gentil ours fragile
Gustave Kervern est la magnifique révélation du film. «J’ai eu l’impression de me dévoiler de façon différente que lorsque j’écris. Ne serait-ce que parce que c’est moi qu’on voit physiquement à l’écran», a confessé le comédien en promotion, dont la silhouette massive et la sensiblité devraient inspirer de nombreux autres cinéastes.
Catherine Deneuve est également éblouissante, interprétant son rôle de jeune retraitée en début de dépression avec justesse et retenue. L’actrice française, avec Elle s’en va sorti l’an passé, confirme avec Dans la cour sa volonté de se dégager des rôles qu’on lui connaissait jusqu’à présent, et peut-être de préparer la suite de sa carrière, qu’on lui souhaite longue et toujours aussi intéressante.