Essai clinique mortel : perquisition à l’Agence nationale de sécurité du médicament
Mardi, l'Agence nationale du médicament a fait l'objet d'une perquisition dans le cadre de l'enquête sur la mort d'un homme participant à des essais cliniques à Rennes.
En janvier dernier, un homme qui participait à des essais cliniques au CHU de Rennes est mort. 5 autres personnes avaient dû être hospitalisées, et 4 d’entre elles présentent désormais des lésions cérébrales. La molécule testée par le laboratoire portugais Bial avait été par la suite mise en cause.
Mardi, des sources judiciaires ont confirmé à l’AFP que les bureaux de l’Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm) en Seine-Saint-Denis avaient été perquisitionnés par la gendarmerie dans le cadre de l’enquête.
Ansm : des “données informatiques” saisies
Mardi, deux événements liés à ce drame se sont déroulés. D’un côté, les experts désignés par l’Ansm rendaient public un rapport dans lequel l’accident était “clairement lié” à la molécule toxique. Et ajoutent : “Le fait que cette toxicité n’ait pas été observée chez l’animal malgré l’administration de doses très élevées reste, à ce jour, inexpliqué”. Ils ont affirmé que “les règles semblent globalement avoir été respectées”, mais qu’il n’en était pas de même pour celles particulières du “bon sens”.
Et donc, en parallèle, cette perquisition. Le 13 avril dernier, Le Figaro révélait l’existence d’une note interne de l’Ansm faisant état de l’alerte d’un évaluateur sur de possibles effets toxiques sur le système nerveux d’animaux soumis aux tests avant l’homme.
L’avocat du volontaire décédé s’est dit “satisfait” de la perquisition
Pour Jean-Christophe Coubris, avocat du patient décédé en janvier dernier, “Les informations contenues dans cette note jettent un sérieux doute sur le bien-fondé de l’autorisation de poursuite des essais de cette molécule sur l’homme”. Quant à la perquisition, il appelle de ses voeux “qu’à travers cette démarche de la justice sortira une vérité autrement plus cohérente que les conclusions présentées par les experts”.
Pour en revenir au groupe d’experts nommé par l’Ansm, son principal responsable, le Pr Bégaud, avait jugé que cette molécule était “moins efficace qu’un médicament” déjà disponible sur le marché et “pas plus efficace que plusieurs molécules de la même famille qui avaient été abandonnées pour cause d’inefficacité”. Enfin, la possibilité a été évoquée que cette molécule, administrée de façon répétée, ait engendré “une probable accumulation progressive au niveau cérébral”.