Choléra en Haïti : Ban Ki-moon reconnaît que l’ONU n’a “pas fait assez”
Le secrétaire général des Nation Unies Ban Ki-moon a reconnu jeudi que l'ONU n'avait "pas fait assez" pour répondre à l'épidémie de choléra en Haïti.
Il y a maintenant six ans, Haïti était frappé par le choléra, une épidémie dont l’origine se sera révélée au niveau d’un campement de casques bleus népalais, envoyés en mission dans le pays par les Nations Unies pour y permettre une stabilisation. Le choléra touchera alors 800.000 personnes, dont 9.300 ont depuis trouvé la mort suite à cette maladie.
Dans un premier temps, comme le rappellent nos confrères de Pourquoi Docteur ?, l’ONU n’avait pas assumé sa responsabilité dans la propagation du choléra en Haïti. Une position d’ailleurs confortée en 2011 avec une commission d’enquête diligentée par le secrétaire général de l’organisation Ban Ki-moon, et qui aura ainsi partiellement mis hors de cause les casques bleus népalais.
Ki-moon déplore les “souffrances” causées par le choléra en Haïti
Pourtant, deux ans plus tard, ces mêmes casques bleus seront désignés de “source probable” de l’épidémie par une commission. Et c’est finalement jeudi dernier, à l’occasion d’une tribune tenue à l’Assemblée générale, que Ban Ki-moon a reconnu le rôle de l’ONU dans le drame de 2010.
Il s’est adressé au peuple haïtien dans sa langue ainsi qu’en français et en anglais, exprimant ses regrets “pour les pertes en vies humaines et les souffrances causées par l’épidémie de choléra”.
400 millions à récolter pour aider les familles
Le secrétaire général des Nations Unies a poursuivi en appuyant les manques de l’ONU vis-à-vis de la gestion de l’épidémie : “Nous n’avons tout simplement pas fait assez concernant l’épidémie de choléra et sa propagation en Haïti”.
Des propos dont la résonance ne sera vraisemblablement que symbolique, puisque à l’été dernier et alors que la justice hawaïenne avait déposé de multiples plaintes contre l’ONU, une juridiction américaine aura finalement confirmé l’immunité de l’organisation dans ce dossier. Ban Ki-moon entend malgré tout récolter, via la générosité de donateurs, 400 millions de dollars en l’espace de deux ans pour venir en aide aux familles touchées par le choléra et permettre une meilleure distribution d’eau au sein de la République.