Algérie : Abdelaziz Bouteflika réélu ; des soupçons de fraude
Le président algérien a été réélu ce jeudi pour un quatrième mandat à la tête du pays, avec 81,53 % des voix.
Ali Benflis, principal opposant d’Abdelaziz Bouteflika lors de ces élections, n’a quant à lui recueilli que 12.18%. Le taux de participation s’établit à 51,7%. L’écrasant score du président est néanmoins en léger recul par rapport aux deux précédentes élections, lors desquelles il avait récolté 85 et 90% des suffrages.
Grand favori de cette élection, Abdelaziz Bouteflika, âgé de 77 ans, apparaissait comme le grand vainqueur avant même que le scrutin n’ait eu lieu. Le soutien dont il a bénéficié durant la campagne, alors même qu’il en était le grand absent, laissait présager une telle issue.
Affaibli par les séquelles d’un AVC survenu l’an dernier, le président est apparu publiquement pour la première fois en deux ans, sur un fauteuil roulant, lors de son vote.
L’homme providentiel
Contre toute attente, les questions autour de sa capacité à diriger le pays malgré son état de santé n’avaient que très peu porté atteinte à la ferveur populaire dont il bénéficie. Pour de nombreux Algériens en effet, Abdelaziz Bouteflika reste l’homme providentiel ayant ramené la paix dans un pays déchiré par des violences terroristes dans les années 90.
Soupçons de fraudes
Son rival, Ali Benflis, s’est adressé à la presse dès jeudi soir, avant même l’annonce des résultats, dénonçant « une opération de fraude à grande échelle », et « un crime contre la nation ».
Cet ancien Premier ministre de Bouteflika a ensuite promis de s’opposer fermement à ce qu’il appelle « un coup de force électoral ». Selon ses propres comptages, réalisés à l’aide de contrôleurs indépendants du pouvoir, il aurait en effet recueilli 64% des voix.