Zika : 150 experts demandent le report ou le déplacement des JO de Rio
Face aux risques liés au virus Zika, 150 experts de différents domaines ont, hier, demandé à la directrice de l'OMS de reporter ou de déplacer les Jeux olympiques de Rio.
Ce ne sont pas moins de 150 experts reconnus de différents domaines et issus d’une dizaine de pays qui ont communément adressé une lettre ouverte à Margaret Chan, la directrice de l’Organisation Mondiale de la Santé afin de la mettre en garde sur les risques importants que pourraient présenter les Jeux olympiques de Rio face au virus Zika. Une première pour ce genre d’évènement.
Reporter ou déplacer les Jeux olympiques de Rio
Les experts sont issus de domaines différents. Parmi eux, on retrouve entre autre d’éminents professeurs de médecine et bio-éthiciens. Les scientifiques s’inquiètent avant tout du risque d’infection endémique : « On fait courir un risque inutile, quand 500.000 touristes étrangers de tous les pays viennent assister aux JO et peuvent potentiellement être infectés par le virus et revenir chez eux où l’infection peut alors devenir endémique« .
Les experts insistent sur le fait que la souche du virus Zika que l’on retrouve au Brésil peut affecter la santé des malades « d’une manière jamais observée auparavant » avant d’ajouter que le virus pourrait toucher de nouveaux pays lors du retour des touristes et « si un tel scénario devait se produire dans des pays pauvres en Asie du Sud ou en Afrique encore épargnés, les conséquences pourraient être dramatiques« .
Zika : une urgence de santé publique internationale
Dans leur courrier, les scientifiques demandent à l’OMS de former un groupe indépendant d’experts à même de conseiller le comité olympique international. Pour les experts, « l’épidémie de Zika est une urgence de santé publique internationale« . Les dernières découvertes de cas de microcéphalies de fœtus ou encore de défaut congénital détectés au Brésil incitent les scientifiques à la plus grande prudence.
Il semblerait cependant que le comité olympique n’ait aucunement l’intention de reporter ou de délocaliser les JO. Le directeur des centres américains de contrôle et de prévention des maladies n’encourage pas les femmes enceintes à se déplacer dans les zones où le virus Zika est actif mais ne voit « aucune raison de santé publique justifiant une annulation ou un décalage« . L’OMS et le comité olympique international auront donc la lourde tâche de départager entre les intérêts économiques de la manifestation sportive et les risques pour la santé mondiale.