Le virus de la variole recréé à partir d’éléments achetés sur Internet
Les deux chercheurs souhaitent sensibiliser l'opinion mondiale aux dangers d'une guerre bactériologique.
David Evans et Ryan Noyce, virologues à l’université d’Alberta à Edmonton (Canada), sont parvenus à synthétiser le virus de la variole, maladie mortelle dans un cas sur trois et officiellement éradiquée au tournant des années 1980.
Certes, il ne s’agit pas de la souche transmissible à l’homme, mais de sa version équine. Pour autant, la relative facilité avec laquelle cette réussite a été opérée, fait planer l’inquiétude quant à une utilisation de type terroriste.
100.000 dollars de matériel
C’est sur Internet, et pour 100.000 dollars (soit un peu moins de 88.000 euros) que la matériel génétique, des fragments d’ADN, a été commandé par les deux universitaires. Il ne leur a fallu que 6 mois pour recréer la souche équine du terrible virus.
Et ce n’est pas tout. A la suite d’un réunion internationale d’experts sur la variole à Genève en novembre 2016, rappelle Le Figaro, l’OMS indiquait que leur expérience « n’a pas requis de connaissance ou d’expertise biochimiques exceptionnelles, ni d’investissement ou de temps particulièrement importants ».
Des souches aux Etats-Unis et en Russie
Si la maladie est éradiquée, des souches sont encore gardées dans des laboratoires sécurisés en Russie et aux Etats-Unis. Certes en l’espèce, la dernière « re-création » est entre de bonnes mains, mais en cas d’une synthèse effectuée par des organisations mal intentionées ?
Pourtant les deux chercheurs canadiens pointent tout de même deux bénéfices potentiels liés à leur réussite : mettre au point de nouvelles formes de vaccins pour d’autres maladies d’abord. Mais aussi, certains virus constituent des pistes en vue du développement de « vecteurs s’attaquant aux tumeurs cancéreuses », indique encore le quotidien.