Violences conjugales : la Nouvelle-Zélande offre un congé payé aux victimes
La Nouvelle-Zélande vient de créer un congé payé réservé aux victimes de violences conjugales pour permettre à celles-ci de trouver une solution à leur problème avec l'assurance de garder leur emploi.
Parmi tous les pays développés, la Nouvelle-Zélande apparaît comme l’un des plus directement concernés par les violences conjugales. Ainsi, comparativement à l’Australie, au Canada ou encore à la Grande-Bretagne, les homicides familiaux apparaissent deux fois plus nombreux en terre néo-zélandaise.
C’est pour remédier à cette situation que mercredi, le Parlement a voté une loi (approuvée par 63 voix contre 57) instaurant un congé payé pour les victimes de violences conjugales. Dans des propos rapportés traduits par Le Monde, Jan Logie, députée élue du Parti des Verts, explique que cette mesure vise à permettre à ces victimes de “mettre un terme aux violences et d’obtenir de l’aide sans craindre de perdre leur emploi. C’est gagnant pour les victimes, gagnant pour les employeurs et gagnant pour la société”.
En Nouvelle-Zélande, 10 jours de congés payés pour se sortir de violences conjugales
Par l’instauration de ce congé rémunéré, Jan Logie entend agir de manière préventive contrairement à ce qui était observé jusqu’ici : “Nous attendons que la situation devienne vraiment mauvaise, que quelqu’un se fasse tuer, et alors nous nous en préoccupons”.
Dans le détail, les personnes à qui ce congé sera accordé pourront bénéficier de ces dix jours pour retrouver un cadre de vie sain de par diverses démarches. Il peut être tout aussi bien question d’un déménagement que d’audiences en justice.
Des employeurs plus prudents dans leurs embauches ?
En regardant la proportion d’opposants à cette mesure, on comprend qu’elle nourrit un certain scepticisme. Auprès de Newshub, Mark Mitchell, appartenant au Parti national, se demande par exemple si les employeurs n’y regarderont pas désormais à deux fois avant d’embaucher leurs salariés : “Les employeurs vont se mettre à scanner les candidates en se demandant si elles risquent d’être victimes de violences conjugales parce que finalement cela affectera leur activité”.
Rappelons que la Nouvelle-Zélande demeure la première nation mondiale à avoir accordé le droit de vote aux femmes en 1893.