Un chercheur italien soupçonné d’avoir falsifié les données d’une trentaine de ses études
Un chercheur vient de voir une trentaine de ses études être retirées de plusieurs revues scientifiques. Il est ainsi soupçonné d'avoir falsifié les données de ces travaux pendant des années.
Si les doutes à son sujet ne datent pas d’hier, le docteur italien Piero Anversa fait aujourd’hui officiellement l’objet de soupçons quant à des falsifications de données opérées sur 31 de ses études. Ce chercheur était notamment connu et reconnu pour avoir, dans une étude parue en 2001, découvert des cellules-souches capables de régénérer des cœurs en mauvais état.
La recherche sur le cœur avait depuis semblé faire de grands pas au travers des avancées de ce médecin, dont les travaux étaient subventionnés par des fonds publics à hauteur de plusieurs dizaines de millions de dollars. Le docteur Anversa était toutefois resté le seul scientifique à obtenir ces résultats, d’où les doutes de plus en plus grands de sa communauté.
Reconnu pour des découvertes sur les cellules-souches, un chercheur aujourd’hui décrédibilisé
En 2014, ce chercheur avait connu un premier désaveu de taille suite au retrait, dans la revue Circulation, d’une étude dont les données n’étaient pas les mêmes que celles obtenues par les co-auteurs de la publication.
Et mercredi, l’étude de 2001 mentionnée plus haut a été retirée du New England Journal of Medicine (NEJM) à la demande de la Harvard Medical School (HMS) et du Brigham and Women’s Hospital. Des institutions qui, après une enquête débutée en 2013, ont plus globalement contacté les revues où avaient été publiées les études du docteur Anverso pour les faire retirer.
“Quasiment du jamais vu”
En tout, ce sont 31 études du chercheur qui font l’objet de soupçons de fraude. Cité par The New York Times, Benoit Bruneau, directeur adjoint de la recherche cardiovasculaire aux Gladstone Institutes de San Francisco, souligne ce que révèle une quantité aussi élevée de documents suspicieux : “Quelques articles peuvent sembler alarmants, mais 31 articles supplémentaires, c’est quasiment du jamais vu. C’est pratiquement l’intégralité du travail d’un laboratoire, et donc quasiment un domaine de recherche tout entier qui est remis en question.”