Trêve hivernale : la fin et l’inquiétude de quelque 40.000 foyers
Jeudi soir s'achèvera la trêve hivernale, une fin qui va de nouveau faire surgir le risque d'expulsion de quelque 40.000 foyers. Un rassemblement aura lieu mercredi pour appeler à davatange de moyens dans la prise en charge du "sans-abrisme".
Comme chaque année à la même époque, le 1er novembre dernier s’était ouvert la trêve hivernale, une période pendant laquelle un locataire ne pouvait légalement être expulsé. Le 31 mars prochain, cet apparent sursis prendra fin, et dès le lendemain, les délogements seront de nouveau autorisés.
Cité par nos confrères de Paris Normande, le délégué général de la Fondation Abbé Pierre Christophe Robert déplore le caractère froid et strict de la trêve hivernale où ne s’opère pas, selon lui, une profonde réflexion sur la problématique des foyers en situation précaire : “Chaque année, on se contente de dire que la trêve hivernale commence ou s’arrête, mais on n’est pas capable d’être dans une dynamique qui nous permette de protéger les plus fragiles”.
Logement : jusqu’à 40.000 foyers risquent d’être expulsés dès le 1er avril
M. Robert estime ainsi qu’“on n’arrive pas dans notre pays à mettre en œuvre une politique de prévention” visant à permettre à ces familles dans le besoin de payer “leurs dettes en cas d’impayés de loyers, trouver une autre solution de logement, leur ouvrir le droit au logement opposable”.
Et de poursuivre en signifiant qu’à son sens, “les suspensions d’expulsions ne doivent pas se faire au détriment des propriétaires”. Quant aux risques d’expulsion attendus à partir du 1er avril, “en moyenne, on estime de 30.000 à 40.000 le nombre de foyers en France susceptibles d’être expulsés dès vendredi”.
“Sans-abrisme” : un rassemblement prévu mercredi à Paris
Mercredi, un rassemblement se tiendra place du Palais-Royal à Paris, durant lequel une trentaine d’associations solliciteront la néo-ministre du Logement Emmanuelle Cosse sur la question du mal-logement. Il devrait ainsi lui être notamment demandé de débloquer les moyens allant permettre de “mettre fin au ‘sans-abrisme’ et aux expulsions sans solutions de relogement”. Selon le dernier rapport en date de la Fondation Abbé Pierre, plus de 15 millions de personnes sont directement concernées par la crise du logement.