Taïwan : en attendant la légalisation effective du mariage homosexuel, un référendum obtient une majorité de voix contre
À Taïwan, un référendum appelant à valider ou non l'union entre un homme et une femme a réuni sensiblement plus de voix qu'un autre référendum ouvert au mariage homosexuel. Une dernière mesure pourtant décidée par la Cour constitutionnelle il y a plus d'un an.
La question semblait pourtant avoir été réglée il y a un peu plus d’un an, le 24 mai 2017 quand la Cour constitutionnelle de Taïwan s’était prononcée en faveur des unions entre personnes de même sexe. Cette juridiction estimait ainsi que la définition du mariage alors en vigueur violait les droits constitutionnels des couples homosexuels.
La Cour constitutionnelle avait donné deux ans aux parlement pour inscrire cette décision dans la loi, et force est de constater qu’un an et demi plus tard, le gouvernement n’a toujours pas mis sa législation à jour sur le sujet. Et pendant ce temps, le peuple taïwanais a été invité à répondre à deux référendums opposés dans leur intitulé.
Mariages homosexuels à Taïwan : la Cour constitutionnelle avait déjà donné son feu vert
L’un de ces référendums appelait ainsi les électeurs qui le souhaitaient à se prononcer en faveur du mariage homosexuel, quand l’autre récoltait les voix des opposants à cette décision. Et Le Monde de rapporter qu’une majorité de Taïwanais a fait entendre une voix contre les unions entre individus de même sexe.
Ils ont ainsi été quelque 7,7 millions à émettre pareille opinion (72% des suffrages exprimés), et le mariage homosexuel d’avoir été approuvé par 3,4 millions de votants (33%).
Référendums : les opposants plus de deux fois plus nombreux
Pour Amnesty International, ce que révèlent ces référendums constitue un « rude coup et un pas en arrière pour les droits de l’Homme à Taïwan ». « Le gouvernement doit accélérer et prendre toutes les mesures nécessaires pour l’égalité et la dignité de tous », ajoute l’ONGI.
Ces résultats ne devraient toutefois pas avoir d’incidence sur l’action attendue du gouvernement sur la question, du moins à titre officiel. Les partisans du oui craignent malgré tout un impact de cette poussée anti-mariage gay au sommet de l’État, les résultats de ces référendums devant en effet être pris en compte dans un projet de loi à soumettre au parlement.