Tabac, alcool : un “coût social” bien supérieur aux recettes fiscales

Photo d'illustration. Un bureau de tabac. Capture Youtube
L’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) avance que cette idée reçue est bien "infondée".
Le coût du tabac et de l’alcool pour les finances publiques reste très supérieur aux recettes fiscales.
Ainsi, selon une étude de l’OFDT, le cliché selon lequel ces drogues légales rapporteraient à l’État des bénéfices est “infondé”.
Un “coût social” bien supérieur
Dans une note de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, publiée en ligne, il est rappelé que les drogues licites mais aussi illicites ont en 2019 fait respectivement 73 189 morts en ce qui concerne le tabac, 41 080 pour l’alcool et 1 230 pour les drogues illégales.
Ainsi, toujours pour 2019 et c’est l’auteur de la note et professeur d’économie à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne, Pierre Kopp qui le dit, ce “coût social” atteignait 156 milliards d’euros pour le tabac, 102 milliards pour l’alcool et 7,7 milliards d’euros pour les drogues illicites.
Le coût social en détail
Plus précisément, comment est calculé ce coût ? Il s’agit d’une part de la valeur économique des vies perdues, mais aussi de la perte de qualité de vie des malades souffrant de cancers induits et des pertes de production des entreprises. D’autre part, le coût pour les finances publiques est aussi pris en compte: dépenses de prévention, de répression et de soins.
Et les économies associées aux retraites non versées aux personnes décédées prématurément et les recettes des taxes prélevées sur l’alcool et le tabac sont déduites du coût social.
Des recettes très inférieures
L’OFDT indique que pour l’Etat, “les recettes de taxation de l’alcool et du tabac, respectivement de 4 milliards d’euros et 13 milliards d’euros” sont inférieures au coût des traitements des maladies associées à ces deux drogues, avec respectivement 7,8 et 16,5 milliards d’euros.
Et ce n’est pas tout car si l’on considère les économies de retraite, “le déficit public engendré par l’alcool et le tabac est respectivement de 3,3 milliards et de 1,7 milliard, et de 2 milliards d’euros pour les drogues illicites” estime Pierre Kopp qui résume :
Les drogues appauvrissent la collectivité.