Rosetta, Philae et la comète 67P : rendez-vous aujourd’hui

Sciences > Espace
Par Jérôme,  publié le 12 novembre 2014 à 9h00, modifié le 12 novembre 2014 à 17h09.

La sonde Rosetta va tenter de faire atterrir son robot Philae à la surface de la comète 67P. Un événement spatial inédit.

Mise à jour 

17h03 – Philae a bien atterri sur la comète ! C’est une première dans l’histoire spatiale.

15h54 – Le robot Philae pris en photo par la sonde Rosetta !
https://twitter.com/ESA_Rosetta/status/532547063607984128

12h26 – le train d’atterrissage est déployé

10h10 – le robot Philae vient d’être largué, reste maintenant à attendre environ 7 heures pour avoir confirmation de son bon atterrissage. 

L’Agence spatiale européenne (ESA) s’apprête à nous faire vivre aujourd’hui un événement scientifique attendu depuis maintenant 10 ans. Vers 9h35 (heure française) ce mercredi, la sonde Rosetta larguera Philae, son petit robot-laboratoire de 100 kilos, lequel devra se poser environ 7 heures plus tard à la surface peu avenante de la comète 67P/Tchourioumov-Guerassimenko.

Cette prouesse s’effectuera à quelque 511 millions de kilomètres de la Terre, et mobilise 3 différents centres opérationnels à Toulouse, Darmstadt et Cologne (Allemagne). Toute la difficulté est résumée par Andrea Accomazzo, directeur de vol de la mission Rosetta : “la séparation doit se passer au bon moment, à la bonne position dans l’espace, à la bonne altitude et à la bonne vitesse. La moindre petite erreur se traduirait par une erreur significative sur la position à la surface”.
Etant donnée la distance avec la Terre, la confirmation de la séparation n’est pas attendue avant 10h03, le temps que les ondes radio nous parviennent.

Une fois largué, Philae n’est pas pour autant tranquille, car sa destination n’est pas constituée d’un joli revêtement bien lisse. Malgré le choix minutieux du site d’atterrissage d’1 km², baptisé Agilkia, deux risques attendent Philae : d’une part, la faible gravité de la comète pourrait provoquer un rebond du robot; d’autre part, rochers et pentes supérieures à ce que peut endurer Philae peuvent mettre à mal la mission.
Mais pour Jean-Pierre Bibring, responsable scientifique de l’atterrisseur, les choses sont claires : “L’échec n’est pas une option !”

Rosetta, partie en 2004 sur la trace des origines de la vie

Partie du centre spatial de Kourou le 2 mars 2004, Rosetta a depuis parcouru 6,5 milliards de kilomètres. Le secret de long parcours ? Elle a utilisé le champ de gravité des planètes afin, par ricochet, de corriger sa trajectoire et surtout de prendre de la vitesse sans gaspiller d’énergie. Ce fut le cas par exemple en 2007 quand elle a frôlé Mars.

L’objectif de la mission ? Après avoir déployé sa caméra pour nous faire part du “paysage” alentour, Philae ne disposera que de 50 heures d’autonomie pour effectuer ses mesures. Parmi celles-ci, la composition de la matière organique qui pourrait nous renseigner sur les origines de la vie sur Terre. En effet, des comètes telles que Tchourioumov-Guerassimenko sont considérées comme les plus vieux fossiles de la formation du système solaire, bien avant la formation des planètes. Ces corps célestes frappaient la Terre il y a fort longtemps, et on pu importer à sa surface les éléments nécessaires à l’apparition de la vie.

Après avoir rechargé ses batteries solaires et effectué d’autres mesures, Philae sera escorté par Rosette jusqu’à ce que la comète ne s’approche du soleil et meure de sa belle mort.

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