Sibérie : une cinquantaine de morts après la consommation d’huiles de bains toxiques
A Irkoutsk, au moins 48 personnes sont mortes après avoir ingéré des huiles de bains toxiques. Le phénomène des produits addictifs artisanaux devient inquiétant.
Une huile de bain parfumée à l’aubépine est donc à l’origine, en l’espace de 3 jours, de la mort de 48 personnes à Irkoutsk, en Sibérie. Et selon le procureur régional Stanislav Zoubovski, “ce nombre va augmenter”.
L’état d’urgence a été décrété par le maire qui a en outre promis de “trouver et de châtier les responsables” de cette tragique intoxication.
Une huile de bain consommée “comme de l’alcool”
Si l’étiquette présente sur les flacons indiquait bien qu’en présence de méthanol, elle ne devait pas être bue, l’huile de bain a pourtant été “consommée comme de l’alcool”. La raison ? Son faible prix, de 60 centimes d’euros pour un quart de litre. Une alternative aux alcools légaux plus chers.
Les forces de l’ordre ont découvert l’endroit où le produit a été fabriqué, conduisant à l’arrestation de deux individus et de 5 autres ayant participé à sa distribution. Dans cette ville de plus de 600.000 habitants, une campagne visant à informer la population de ses dangers a également été lancée.
Des réactions au plus haut niveau de l’Etat
Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin a évoqué “une tragédie effrayante” qui “exige la plus grande attention et que des mesures soient prises”. Pour sa part, le premier ministre Medvedef parle de la vente de liquides via des distributeurs automatiques comme d’une “honte absolue”.
Les alcools frelatés, artisanaux ont été responsables de plus de 15.000 décès il y a 2 ans en Russie, d’après le directeur du Centre d’élaboration de la politique nationale sur l’alcool. Pavel Chapkine pense que “50% de tout l’alcool vendu sur le marché russe est illégal”. Après la hausse des tarifs des alcools légaux, décidée pour lutter contre le fléau de l’alcoolisme, Vladimir Poutine avait lui-même prévenu qu’elle ne conduirait “qu’à des augmentations de la consommation des alcools frelatés”. Une crainte qui en l’espèce s’est confirmée à grande échelle ces derniers jours à près de 5.000 kilomètres de Moscou.