Rouen : un basketteur de Rouen licencié pour un retweet sur l’attentat de Charlie Hebdo

Actualité > Attentat Charlie Hebdo - 7 janvier 2015 > Rouen
Par Gael Brulin,  publié le 25 février 2015 à 16h10, modifié le 25 février 2015 à 16h14.

Un basketteur jouant pour le SPO Rouen vient d'être remercié par son club pour faute grave, liée au retweet d'un message sur Charlie Hebdo.

Si Akin Akingbala vient d’être licencié par son club du SPO Rouen pour faute grave, c’est en raison d’un retweet effectué le 9 janvier dernier et qui concernait l’attentat de Charlie Hebdo commis deux jours plus tôt. Dans ce message reposté sur le réseau Twitter et toujours accessible, on peut/pouvait lire le message suivant :

“Je ne suis pas Charlie. Je suis Ahmed le policier tué. Charlie a ridiculisé ma foi et ma culture et je suis mort en défendant son droit de le faire.” Avec en guise de conclusion le mot-dièse “#JeSuisAhmed”. Des propos retweetés donc par le basketteur nigérian de 31 ans mais qui n’ont été diffusés que récemment par Dyab Abou Jahjah, chroniqueur au quotidien flamand Standaard.

Attentat de Charlie Hebdo : Akin Akingbala remercié par son club de Rouen

Et Ouest France nous rapporte que c’est cette visibilité accrue qui a amené le club d’Akin Akingbala à le sanctionner par un licenciement. D’après l’avocat du joueur Romuald Palao, le SPO Rouen considèrerait que ce retweet a “porté atteinte à [l’]image” du club, même si Me Palao affirme que “ce message n’a rien d’infamant. Akin Akingbala est chrétien. Dans son esprit, cela n’avait rien à voir avec la religion. C’était une manière de dire qu’il fallait aussi parler des policiers et pas seulement de Charlie Hebdo”.

Un retweet “prétexte” à un licenciement ?

Dans un communiqué, le président du SPO Rouen Yvan Gueuder a fait savoir qu’Akin Akingbala avait déjà reçu “plusieurs avertissements” et que son départ du club a eu lieu mardi matin. Si le joueur devrait demander aux prud’hommes environ 45 000 euros de salaires jusqu’à la fin de la saison, son avocat soupçonne son ancien club de s’être servi de son retweet comme d’un “prétexte”, et ce pour se séparer d’un joueur que le SPO Rouen ne désirait apparemment plus “depuis plusieurs mois”.