Rivières polluées : la pollution par les médicaments frappe l’ensemble des cours d’eau de la planète

Santé
Par Lionel Durel,  publié le 17 février 2022 à 14h30.

Un rapport publié par l'Inrae, montre que la pollution par les médicaments touche toutes les rivières du monde avec par endroit des niveaux dangereux pour la santé.

Une importante étude internationale dirigée par l’Université d’York (Royaume-Uni), à laquelle a participé l’’Institut national de la recherche agronomique’ (Inrae) et impliquant plus de 80 instituts de recherche, a analysé la pollution de 258 rivières dans une centaine de pays sur les cinq continents.

258 rivières inspectées

Résultat : dans un quart des rivières du monde les scientifiques ont trouvé des niveaux dangereux de pollution aux médicaments. Les chercheurs ont retrouvé des traces d’antidépresseurs, d’antidouleurs, d’antiallergiques, de bêtabloquants ou encore d’antibiotiques !

Des traces d’antidépresseurs, d’antidouleurs…

Plus grave, ces traces ont été détectées aussi bien dans des grandes villes : New York, Delhi, Séoul mais également dans des villages africains ou perdus en Amazonie. Au final, sur 258 cours d’eau analysés, 3 ne présentent aucun résidu médicamenteux. Des médicaments qui servent à soigner et que nous retrouvons au final dans les eaux usées. Notons que ce sont les pays à faibles revenus qui sont les plus touchés, ces derniers n’ayant pas de stations d’épuration performantes.

Pas de stations d’épuration performantes

Dans l’hexagone, la pollution médicamenteuse se situe dans la moyenne des pays européens. Treize substances médicamenteuses ont été identifiées dans l’eau de la Seine, à Paris, et neuf à Beaujeu (département du Rhône). Il faut agir vite lance les chercheurs. L’impact sur les autres organismes vivants que l’humain (poissons, crustacés, microorganismes, flore…) peut perturber leur biologie et leur cycle de vie ; c’est également une mise en danger de la biodiversité aquatique actuelle et future. Les chercheurs craignent que la diffusion d’antimicrobiens dans l’environnement pousse les bactéries à développer de nouveaux mécanismes de défense.