Rhône : il ne parlait pas français il y a quelques mois mais décroche un concours d’éloquence
Un élève autrichien qui ne parlait pourtant pas le français il y a encore quelques mois, a réussi à remporter le concours d'éloquence de son lycée. Cet art oratoire est particulièrement difficile à exercer quand on ne connaît pas les rudiments de la langue française.
Timo Reinitzer a réussi l’exploit d’apprendre le français en quelques mois. Cela lui a permis de se hisser à la première place du podium d’un concours d’éloquence organisé par son lycée, situé dans le département du Rhône, rapporte le quotidien régional Le Progrès. Les concours d’éloquence sont de plus en plus en vogue dans l’enseignement en France. Ils servent notamment à former les étudiants à l’art oratoire. Ces derniers apprennent à construire leurs pensées, défendre leurs points de vue, mais aussi à poser leurs voix pour capter leur auditoire. Une maîtrise de la langue de Molière est donc indispensable…
Un étudiant autrichien
Timo Reinitzer est originaire de la ville de Vienne, en Autriche. Amoureux de la langue française et de sa culture, le jeune homme s’est inscrit au lycée Claude-Bernard de Villefranche en septembre dernier, pour suivre sa scolarité en classe de seconde. Mais à son arrivée en France, il ne parlait pas français et ne savait conjuguer qu’un seul verbe : “En arrivant, je ne connaissais pas le français, je savais juste conjuguer le verbe être”, précise-t-il. Désireux d’apprendre la langue qu’il aime, Timo se donne les moyens de réussir son pari, celui de devenir parfaitement francophone, ou presque. Pour cela, il a été aidé par un enseignant dédié aux personnes venues d’autres pays pour étudier en France : “C’est grâce à mon professeur de français pour étranger que j’ai réussi, c’est lui qui m’a tout appris », raconte Timo.
Vainqueur du concours d’éloquence
Le travail paie et Timo Reinitzer en est la preuve. Il a été sacré grand vainqueur du concours de son lycée ce jeudi 9 mai. Très ému, le jeune homme ne pensait pas allait si loin dans la compétition. Il faisait partie des dix sélectionnés. Parmi eux, trois garçons et sept filles sur un total de cent élèves inscrits en classe de seconde du lycée Claude-Bernard de Villefranche. L’épreuve consistait à convaincre, en seulement cinq minutes, le jury présent en répondant à des questions d’ordre philosophiques notamment, telle que “toute vérité est-elle bonne à dire ?”. Timo, lui, a eu la lourde tache de se pencher sur l’interrogation suivante : “Le voyage est-il ma maison ?” Il a su surmonter ce défi et explique avoir pourtant eu peu de temps pour préparer sa réponse : “J’ai écrit mon texte sur mon téléphone portable, dans le train, en allant voir des amis à Annecy qui m’ont aussi aidé à écrire de belles phrases. Ensuite, mon professeur de français m’a fait lire et relire mon texte à haute voix, en mettant le ton.”
Des enseignants ravis
Les élèves ayant participé à ce concours se sont tous remarquablement exprimés lors de ce concours. Les professeurs, satisfaits, n’ont d’ailleurs pas caché leurs joies, à l’instar de Claudine Taté, professeure de français : “Ces jeunes ont vécu une belle expérience. Ils se sont révélés dans ces discours. Certains, je ne les ai pas reconnus. Ils ont vraiment beaucoup travaillé. Ils ont mis dans leur plaidoirie, beaucoup de références culturelles et philosophiques. Cet exercice les a fait grandir“, a-t-elle fièrement expliqué.
Le Baccalauréat approchant à grands pas, il ne fait aucun doute que ce concours s’est révélé être un excellent exercice de préparation, notamment pour les oraux de cet examen de fin de cursus secondaire.