Pourquoi dit-on “ça me fait une belle jambe ?”
L'expression "ça me fait une belle jambe" s'emploie pour traduire une indifférence. Mais que fait la jambe ici ?
Avant de s’intéresser à l’origine de l’expression “ça me fait une belle jambe”, il convient de rappeler le contexte de son usage. Quand on se voit présenter une action ou une situation censée nous mettre à notre avantage alors qu’il n’en est en fait rien, on peut dire “ça me fait une belle jambe”. En d’autres termes, que l’on juge cette chose parfaitement inutile. Maintenant, d’où vient cette expression ?
“Ça ma fait une belle jambe” : la mode masculine du XVIe siècle à l’origine
Dans un premier temps et même un second, on ne disait pas “ça me fait une belle jambe” mais “ça ne me rendra pas la jambe bien faite”, voire “ça ne me fera pas la jambe plus belle”. Le pourquoi de la référence à la jambe se situe au XVIe siècle. À cette époque, la mode masculine était aux vêtements serrés, et les hommes qui affichaient des jambes fuselées au galbe certain étaient généralement assurés de séduire. Si l’on parle d’ailleurs de “mollets de coq”, c’est parce que ces représentants de la gente masculine faisaient alors les fiers tels le chef de la basse-cour.
Une forme définitive vers 1830
C’est au début du XVIIe siècle que l’on a vu apparaître l’expression “ça ne me rendra pas la jambe mieux faite”. Vers 1830, elle est devenue “faire bien la jambe” puis “faire une belle jambe”. Il faut donc comprendre que “faire une belle jambe” traduit l’idée de quelque chose à l’intérêt très limité. Surtout à notre ère où la jambe n’est plus forcément aussi cotée qu’auparavant.