Portugal : le Parlement dissout, des élections législatives anticipées sont convoquées

Antonio Costa, premier ministre portugais le 7 novembre 2023. Capture écran YouTube
La démission du premier ministre, impliqué dans un scandale de corruption, a provoqué une crise politique grave.
Les Portugais ont rendez-vous dans les urnes le 10 mars prochain. Jeudi, le président portugais a pris la décision de dissoudre le Parlement et de convoquer des élections législatives anticipées.
En cause, la démission surprise mardi d’António Costa, premier ministre, lequel est englué dans un scandale de corruption. Cependant, il reste à son poste jusqu’à ce qu’il soit remplacé.
La continuité refusée par la président
“J’ai opté pour la dissolution de l’Assemblée de la République et la convocation d’élections le 10 mars”, a ainsi annoncé le président conservateur Marcelo Rebelo de Sousa lors d’une allocution à la télévision.
Les socialistes, de la famille politique du futur ex-premier ministre, auraient souhaité la continuité avec un
premier ministre qui serait soutenu par la majorité dont ils disposent au Parlement depuis 2022. Mais le président n’a pas retenu cette option, estimant que le premier ministre “ne serait pas légitimé par le vote populaire”.
Élections souhaitées par une majorité de Portugais
Et puis, un sondage réalisé par l’Institut Aximage et publié jeudi dans le quotidien Correio da Manha indiquait qu’environ deux Portugais sur trois interrogés se disaient favorable à des élections anticipées.
Parvenu au pouvoir en 2015, António Costa était l’un des rares socialistes à la tête d’un gouvernement européen.
Un scandale qui a déjà fait tomber des têtes
Dans le cadre de cette affaire, le ministre des infrastructures, Joao Galamba, a été inculpé. Et le chef de cabinet de M. Costa, Vitor Escaria, a été arrêté et limogé jeudi.
L’enquête porte entre autres sur des soupçons de “corruption” et de “trafic d’influence” relatifs à l’attribution de concessions pour l’extraction de lithium et la production d’hydrogène vert, d’après le parquet. António Costa est soupçonné d’être intervenu “pour débloquer des procédures” et il va faire “l’objet d’une enquête” autonome. Selon lui, il n’a commis aucune illégalité.