Paris : le marché très lucratif et controversé des fourrières
Une enquête publiée par nos confrères du journal "Le Parisien" révèle les méthodes très limites voir illégales des fourrières de Paris et le marché colossal que représentent ces enlèvements.
En quinze ans, la capitale a perdu un tiers de ses places de stationnement. Cette restriction des capacités de stationnement fait les affaires des fourrières de Paris qui sont gérées par des sociétés privées. Ces entreprises n’hésitent donc pas à faire du zèle, flirtant souvent avec la légalité, l’outrepassant parfois. 250.000 véhicules ont ainsi été portés en fourrière l’an dernier. Des chiffres qui explosent et sans commune mesure avec ceux constatés dans les autres grandes villes françaises.
Un business de 38 millions d’euros par an
L’enlèvement de véhicules à Paris représente un marché colossal de 38 millions d’euros annuel en moyenne que se partagent 5 sociétés privées. En moyenne 700 véhicules sont ainsi enlevés par jour dans la capitale soit une cadence d’un véhicule toutes les deux minutes. A titre de comparaison, les fourrières de villes comme Lyon ou Marseille envoient 10 à 15 fois moins de véhicules en fourrière.
Alors de différents élus crient au scandale comme par exemple Philippe Goujon, le député maire du quinzième arrondissement de Paris qui déplore « l’absence de politique cohérente » et exige que les services de mise en fourrière soient municipalisés car les méthodes utilisées par les entreprises privées d’enlèvement sont particulièrement controversées, injustes et parfois même complètement illégales.
Les nombreux abus des sociétés d’enlèvement
Les sociétés d’enlèvement, à qui les juteux contrats devraient être prochainement renouvelés par la préfecture de la capitale, ne lésinent pas sur les pratiques controversées pour gonfler leur chiffre d’affaires. De nombreux abus ont ainsi été relevés.
Les entreprises d’enlèvement privilégient les rues proches des fourrières afin de pouvoir enlever plus de véhicules par jour. Elles choisissent par ailleurs de préférence des quartiers où l’interdiction de stationner n’est pas clairement indiquée, n’hésitant pas à offrir des cadeaux aux agents chargés de verbaliser pour que ceux-ci suivent ces consignes.
Par ailleurs, les grutiers évitent d’enlever les véhicules trop bas, ceux dont la valeur est élevée, afin de limiter les indemnisations en cas de détérioration du véhicule. Ce ne sont donc pas les véhicules les plus gênants qui sont enlevés mais les plus rentables pour l’entreprise d’enlèvement. Une dérive complète du système que la libéralisation du marché de l’enlèvement à Paris a favorisé.
Je ne trouve plus mon véhicule : est-il mis en fourrière ou volé ?
Si le propriétaire ou le conducteur ne trouve plus son véhicule sur le lieu où il l’a égaré à Paris, il peut se demander si celui-ci est enlevé ou volé. Pour sortir d’une telle impasse, il est aujourd’hui possible de s’informer auprès de l’une des fourrières de Paris. Pour connaître où se trouve le véhicule, il suffit de connaître son numéro d’immatriculation et d’appeler l’une des fourrières.
Comment savoir dans quelle fourrière le véhicule est amené ?
Cela dépend du lieu et aussi de l’heure d’enlèvement. Par exemple, si le véhicule est enlevé dans le 1er, 2ème, 3ème, 4ème et 6ème arrondissement de Paris de 8 h à 19 h, il est fort probable qu’il se trouve dans la préfourrière Louvre-Samaritaine. Cette dernière est située dans la Place du Louvre, Parking Saint-Germain-L’auxerrois Niveau – 4 75001.
S’il est enlevé dans l’un de ces arrondissements, mais de 19 h à 8 h, dimanche ou jours fériés, il se trouve alors dans la préfourrière de Charléty. Celle-ci se trouve dans le Parc Charléty-Thomire, rue Thomire, à l’angle de la rue Francis de Miomandre 75013 Paris. En savoir plus sur l’adresse des fourrières de paris.
Conseils pour sortir un véhicule d’une fourrière
Après que l’adresse de la fourrière accueillant le véhicule est connue, il faut ensuite se rendre auprès du commissariat de Police. Pour le sortir, il faut se prémunir des papiers suivants :
- Les papiers du véhicule ;
- Le permis de conduire ;
- Et l’assurance du véhicule.
Après la présentation de ces documents, le commissariat peut fournir un bon à présenter à la fourrière. Le véhicule peut sortir après la présentation de ce bon et après le versement des frais de fourrière. En ce qui concerne l’amende, celle-ci est envoyée dans la majorité des cas par voie postale. Il est à préciser que les véhicules qui ne sont pas récupérés peuvent être remis en vente ou mis à la casse.