Paris : la Pinacothèque en redressement judiciaire
La Pinacothèque de Paris a été placée en redressement judiciaire le 3 novembre dernier. Marc Restellini, président de l'établissement culturel, dresse un état des lieux et évoque l'avenir.
La Pinacothèque de Paris connaît actuellement des heures bien sombres auxquelles elle n’était pas vraiment habituée. En cause, des lieux ainsi de moins en moins fréquentés depuis deux ans. Une situation ayant amené, ou du moins contribué, à ce qu’Art Héritage France, la société gérante de la Pinacothèque, soit placée en redressement judiciaire le 3 novembre dernier.
Marc Restellini, président de l’établissement culturel, a expliqué à nos confrères de La-Croix.com cette situation pour le moins compliquée : « La situation économique française met tous les musées en difficulté. La Pinacothèque de Paris n’y échappe pas puisque, après avoir enregistré de remarquables succès, notre fréquentation a baissé de 20 à 25 % depuis deux ans. L’exposition ‘Au temps de Klimt, la Sécession à Vienne’, début 2015, a tout de même attiré près de 400.000 visiteurs, mais nous aurions pu en espérer 600.000. »
Pinacothèque de Paris : un redressement judiciaire après une perte sensible de visiteurs
Et s’ils ne sont pas à l’origine de la perte d’intérêt du public à l’égard de la Pinacothèque, les attentats de Paris ont accentué les difficultés du musée : « Depuis les attentats, c’est carrément une catastrophe. Mercredi 18 novembre, nos deux expositions sur le Codex Atlanticus de Léonard de Vinci, et sur les photos de Karl Lagerfeld, n’ont reçu que 40 visiteurs, au lieu de 1.500 habituellement. Or comme nous sommes un musée privé, qui n’a aucune subvention, notre budget dépend essentiellement des recettes de la billetterie et de la boutique. »
Une restructuration de prévue
Pour répondre à cette problématique, le président de la Pinacothèque de Paris prévoit une restructuration des sites et évoque également l’arrivée de nouveaux investisseurs : « Nous allons restructurer les sites d’implantation de la Pinacothèque. Il est trop tôt pour dire si nous allons déménager ou non de nos locaux de la place de la Madeleine et de la rue Vignon voisine. Mais nous y réfléchissons car les loyers sont astronomiques. L’arrivée d’autres investisseurs n’est pas exclue. En revanche, il n’est pas question à ce stade de chercher un repreneur. »