Paracétamol pendant la grossesse, fertilité masculine en baisse ?
Le recours au paracétamol durant la grossesse est encore une fois sujet à discussions, avec une nouvelle étude révélant ainsi un risque de réduction de la fertilité masculine.
Il y a maintenant bientôt un an, nous avions rapporté les résultats d’une étude britannique suggérant que la prise de paracétamol durant la grossesse était à même de favoriser des troubles du comportement chez l’enfant. Aujourd’hui, de nouveaux travaux révèlent un nouveau risque lié à la absorption de ce composé chimique pendant la grossesse.
Cette étude, publiée dans les colonnes de la revue spécialisée Reproduction, a été dirigée par le professeur Anders Hay-Schmidt, chercheur à l’Université de Copenhague (Danemark). Testé sur des souris, le paracétamol a ainsi altéré le comportement masculin en plus d’avoir réduit la fertilité de ces mâles.
Une altération de la testostérone via le paracétamol
Comme rapporté par TopSanté, il a été pris soin d’administrer aux souris de cette expérience des doses semblables à celles ingérées par des femmes au cours de leur grossesse. La principale observation relevée est que les rongeurs exposés à ce composé chimique sont apparus moins agressifs envers leurs congénères mâles, moins enclins à se reproduire et moins disposés à marquer leur territoire. Soient l’opposé des caractéristiques de la testostérone.
Les auteurs des travaux ont pu constater qu’un niveau réduit de cette hormone conduisait à une altération du développement des caractéristiques masculines. Le professeur Hay-Schmidt explique à ce sujet que “la zone du cerveau qui contrôle le désir sexuel, le noyau dimorphe sexuel, avait la moitié du nombre de neurones pour les souris qui avaient reçu du paracétamol. L’inhibition de la testostérone a également conduit à une réduction de moitié de l’activité dans une région du cerveau qui est significative pour les caractéristiques masculines”.
Des essais qui apparaitraient dangereux sur l’être humain
Peut-on alors, sur la base de ces résultats obtenus sur des animaux, les approfondir par de nouveaux tests sur l’être humain ? Impossible selon David Møbjerg Kristensen, chercheur au Département des sciences biomédicales au sein de la même université, qui relate ainsi la certitude de ses collègues et lui qu’“étant donnés les effets nocifs du paracétamol, […] il serait inapproprié d’entreprendre les mêmes essais sur les humains”.