Nouvelle-Zélande : un député maori expulsé du Parlement pour une cravate non portée
Mardi en Nouvelle-Zélande, un député maori a été expulsé du Parlement pour n'avoir pas porté de cravate, tenue exigée pour ses prises de paroles mais que Rawiri Waititi considère tel un "nœud colonial". Cette réglementation pourrait toutefois être modifiée.
Mardi, la séance des questions au Parlement néo-zélandais a été marquée par l’intervention du député Rawiri Waititi. Ce dernier s’est ainsi notamment illustré en refusant de porter la tenue requise pour sa prise de parole, soit une cravate. Le député, dont le visage est intégralement recouvert d’un tatouage maori et qui portait ce jour-là un chapeau de cow-boy, a qualité la cravate de “nœud colonial”. 20 Minutes rapporte que ce co-dirigeant du Pari maori a été exclu du Parlement pour son non-respect de la tenue réglementaire.
Député maori exclu du Parlement pour une cravate : un souci d'”identité culturelle”
Alors qu’il quittait l’hémicycle, le député Waititi a déclaré qu’“il ne s’agit pas de cravate mais d’identité culturelle”. Les Maoris composent 15% de la population néo-zélandaise, une tranche apparaissant la plus touchée du pays par les problématiques de pauvreté, de chômage et d’incarcération. De nombreux Maoris estiment que l’origine de leur triste situation remonte au temps où la Nouvelle-Zélande était une colonie britannique. “C’est une violation des droits des peuples indigènes, nous (devons) avoir la liberté d’exprimer notre identité culturelle dans un espace comme celui-ci”, a déclaré Rawiri Waititi pour qui le port de la cravate est significatif de relations interraciales pouvant encore être améliorées. Lors de son premier discours au Parlement, où il avait été élu en 2020, le député avait raconté la pendaison de l’un de ses ancêtres, accusé à tort de meurtre, par les Britanniques.
Une réglementation qui pourrait être modifiée
La Première ministre de la Nouvelle-Zélande Jacinda Ardern n’a pas semblé voir la question du port réglementaire de la cravate comme essentielle : “Il y a des questions beaucoup plus importantes pour nous tous”. Le lendemain de son expulsion du Parlement, Rawiri Waititi a observé une tolérance plus affirmée de la part du président Trevor Mallard. Lequel a ainsi laissé le député poser sa question, en soulignant par la suite qu’une modification de la réglementation en vigueur était à l’étude.