Michel Cymes veut rassurer les hypocondriaques
Dans une tribune publiée dans les colonnes du Parisien, le médecin et animateur Michel Cymes se veut rassurant envers les hypocondriaques, tout en dénonçant l'accessibilité immédiate à des diagnostics erronés qu'offre la toile mondiale.
En ce dimanche 29 avril assez peu représentatif de la saison officiellement en cours, le médecin et animateur Michel Cymes réconforte les hypocondriaques au travers d’une tribune publiée dans les colonnes du Parisien–Aujourd’hui en France Dimanche.
Avant de prêter aux nouvelles technologies cette faculté de fabriquer une « génération d’hypocondriaques », le praticien énonce plusieurs exemples noircissant déjà sensiblement le tableau de ces avancées limitées : « On savait les écrans capables de nous isoler de nos semblables, susceptibles de fabriquer des hordes de dépressifs, taillés pour contribuer à l’augmentation de la proportion d’obèses ou encore enclins à nous ramollir le cerveau. Ce dont Le Parisien a d’ailleurs parlé récemment avec pertinence, en démontrant que le principal miracle de la nouvelle technologie est d’affaiblir nos capacités cérébrales, en flattant notre fainéantise. »
Michel Cymes confirme que la nouvelle technologie arrive à « affaiblir nos capacités cérébrales »
Michel Cymes enchaîne donc en dénonçant le souci que rencontrent les hypocondriaques depuis l’avènement de la sphère internet : l’accès quasi-immédiat à une information pas toujours, voire rarement, pertinente : « Car nous avons tous, à l’apparition du moindre bobo, le même réflexe : nous ruer sur Internet pour vérifier que notre santé est irrémédiablement atteinte. La Toile regorge de sites suspects, de spécialistes autoproclamés et de prédicateurs roublards, dont le discours inquiète, au prétexte qu’il vaut mieux imaginer le pire pour s’économiser une fausse joie. »
L’hypocondriaque est « assurément quelqu’un qui ne va pas bien »
Le médecin-animateur rappelle que l’hypocondriaque, dans tous les cas, est « quelqu’un qui ne va pas bien, mais qui se trompe de diagnostic ». Et qu’il lui faut être convaincu « que quelque chose [va] mal. Sinon, il ne se sent pas bien… » Michel Cymes ajoute avoir pour ces personnes « une tendresse particulière car je sais leur souffrance. Elle les porte au nomadisme médical et ce faisant, les conduit à creuser le trou de la sécu autant que, parfois, celui de leur propre tombe. Car il arrive, qu’à force d’avoir espéré tomber malade, on finisse par l’être réellement. »
Le timing de cette tribune n’est pas anodin puisque, et Michel Cymes le reconnaît lui-même, dans quelques jours va paraître aux éditions Stock le livre Chers hypocondriaques qu’il signe avec Patrice Romedenne. Ce qui ne l’empêche pas de conclure son texte présent en offrant un conseil « imparable » aux hypocondriaques, celui de faire preuve d’« un peu plus de rationalité » puisque « il en va de [leur] (bonne) santé ».