Maroc : Mohammed VI décline la nouvelle phase de développement du Royaume Chérifien

Dans son discours délivré vendredi 8 octobre à l’adresse des parlementaires réunis en congrès, le roi du Maroc a tracé la feuille de route de ce que seront être les grandes orientations du nouveau gouvernement issu du vote du 8 septembre, avec une feuille de route en trois pôles. Revue de détail.

La nouvelle équipe gouvernementale marocaine devra d’abord s’atteler à achever la campagne de vaccination puisque le Maroc a misé sur l’immunité collective pour faire barrage aux vagues de contamination. Le pays a assuré en effet « la gratuité du vaccin, en dépit du coût qui se chiffre en milliards », ainsi que le rappelle le souverain chérifien dans son discours du 8 octobre.

En chiffres, le Maroc a presque relevé ce défi avec la vaccination totale de 20.277.782 personnes, soit 69,8% de la cible totale estimée à 36 millions. Le pays a déjà commencé à administrer une troisième dose du vaccin.

Tout en lançant un appel aux citoyens pour se faire vacciner, le roi du Maroc a indiqué que « l’État ne peut se substituer aux citoyens à qui il incombe de se protéger et de prémunir leurs familles. Il leur appartient ainsi de se faire vacciner, d’utiliser les moyens de prévention disponibles et de respecter les mesures édictées par les pouvoirs publics ».

Outre la campagne vaccinale, 3 volets caractériseront le Maroc de demain, à savoir, la nécessaire consolidation de la place occupée par le Maroc et la défense impérieuse de ses intérêts supérieurs, la gestion de la crise pandémique et la poursuite de la relance économique, ainsi que l’opérationnalisation du modèle de développement et le lancement d’une nouvelle génération de projets et de réformes intégrés.

Souveraineté et défense des intérêts du Maroc

La nouvelle législature intervient ainsi dans un contexte favorable, puisque le Maroc a efficacement géré cette crise pandémique sur les plans social et économique, comme le souligne le discours royal : « la confiance placée dans notre pays et dans le dynamisme de son économie se confirme et se consolide ». Chiffres à l’appui. Les transferts des marocains résidents à l’étranger ont atteint environ 46% jusqu’au mois d’août dernier. Ces évolutions favorables ont permis au Maroc de disposer de réserves de change confortables représentant 7 mois d’importations.

Dans un autre registre, le discours royal a mis l’accent sur le retour en force du thème de la souveraineté, qu’elle soit sanitaire, énergétique, industrielle, alimentaire ou autre, et l’enjeu de sa préservation. Dans un monde où les transformations s’accélèrent, le souverain chérifien estime que la sécurité stratégique du pays nécessitera « la création d’un dispositif national intégré ayant pour objet d’assurer une réserve stratégique de produits de première nécessité, répondant aux besoins nationaux en la matière ».

Une réponse forte à la pandémie et un nouveau modèle de développement

Par ailleurs, il est à noter que la réponse du Maroc à la crise a consisté à articuler des mesures de stabilisation et de soutien à court terme pour compenser la chute de l’activité, de l’emploi et des revenus (2020-2021), avec un plan de relance à moyen-terme (2025) et nouveau modèle de développement (NMD) à l’horizon 2035. Cette nouvelle législature marque ainsi le début de la mise en œuvre des objectifs du NMD, dont le l’opérationnalisation sera assurée par le gouvernement, notamment à travers le « Pacte national pour le développement ». Il s’agit d’un outil de renouvellement des rapports de l’État avec les acteurs du développement, à savoir, partis politiques, institutions constitutionnelles, secteur privé et partenaires sociaux. Ce Pacte constitue, selon le souverain, « un engagement national à l’égard des Marocains ».