Des maraîchers bio poussent un coup de gueule contre les consommateurs
Le couple d’agriculteurs déplore l’attitude des consommateurs qui, même pour les produits bio, veulent des produits standardisés.
Le bio est plus que jamais à la mode et séduit de plus en plus de consommateurs. Une situation dont il faut bien évidemment se féliciter, mais qui a également son revers de la médaille.
En effet, comme tout produit de consommation de masse qui se respecte, le bio est en train de subir le diktat du consommateur. C’est ce que déplore un couple d’agriculteurs spécialisé dans les légumes bio qui a décidé de pousser un coup de gueule contre les acheteurs qui veulent désormais du bio sans défaut.
Une mise au point sur Facebook
C’est via leur page Facebook que Caroline et Cyril, gérants de l’exploitation Au Bio Temps, ont décidé de pousser leur coup de gueule contre l’attitude des consommateurs.
« Tous les jours, nous passons des heures à ramasser des courgettes jaunes longues et rondes pour les livrer à un revendeur bio. Ceci est une partie de la récolte des courgettes de la semaine. Ces courgettes n’ont pas été validées au casting et pourquoi ? Parce que les consommateurs veulent des courgettes toutes jaunes, pas une petite tâche de couleur verte, pas le moindre petit défaut. » déplorent les maraîchers. Le message est accompagné d’une photographie montrant l’imposant tas de courgettes que les producteurs ne peuvent pas vendre.
Des légumes de même qualité
Habitués aux produits standardisés, les acheteurs ne pardonnent donc plus rien et la tendance gagne désormais un marché du bio où l’on pourrait imaginer avoir affaire à des consommateurs avertis. Pourtant, cela ne semble pas être le cas et les grossistes de leur côté ne veulent pas prendre le risque de décevoir leurs clients.
Le couple est pourtant certain des qualités gustatives de ses produits et rappelle que ces tâches sont dues aux fortes chaleurs rencontrées lors du mois de juin.
Une partie de la récolte a été donnée à La Croix-Rouge qui ne peut cependant pas recueillir autant de denrées périssables, car elle n’a pas le temps de les redistribuer. Près de 3 tonnes de courgettes vont être ainsi jetées et les exploitants ont même prévu de ne pas récolter celles qui sont encore sur pied, car ils savent qu’elles ne seront pas acceptées par leurs acheteurs. Le couple estime la perte financière à 5000 euros et invite celles et ceux qui voudraient quelques courgettes à prendre contact avec l’exploitation.
Rappelons qu’en 2014, l’opération « légumes moches » avait tenté de réhabiliter les légumes qui n’entraient pas dans les règles de calibrage des chaînes de grandes distributions. 3 ans plus tard, cette campagne semble avoir été vite oubliée.