Manuel Valls à Shanghai : « bienvenue en France » en chinois
Manuel Valls, qui terminait samedi à Shanghai sa visite en Chine, a souhaité - en chinois - "bienvenue en France" aux investisseurs.
Dans un discours prononcé devant les milieux d’affaires franco-chinois, le Premier ministre s’est de nouveau frotté à l’exercice des langues étrangères, après son « My government is pro-business » à Londres et le « Ich mag die Unternehmen » (j’aime les entreprises) à Berlin.
« Je le dis ici à Shanghai: Huanying lai Faguo » (« bienvenue en France »), a prononcé M. Valls avec un peu de peine, ajoutant: « Je crois que le message est clair ».
La France désireuse d’accueillir
Sur le fond, le Premier ministre n’a pas craint la redite, martelant les messages répétés depuis son arrivée jeudi. « La France, plus que jamais, est désireuse d’accueillir les entreprises chinoises », qui sont les « bienvenues », a-t-il répété.
Même si la France a des « défis lourds » à relever, elle est compétitive, a-t-il assuré.
« L’image selon laquelle nous ne réformons pas notre marché du travail, et qu’il est impossible de licencier en France, est fausse », a souligné Manuel Valls.
« La protection de l’emploi est plus élevée en Allemagne qu’en France » et les 35 heures ne sont « qu’une durée de référence », a-t-il encore souligné.
Arrivé dans la matinée depuis Pékin, le Premier ministre a commencé sa journée dans la capitale économique chinoise par l’inauguration officielle d’un centre de recherche et développement du géant francais des pneumatiques Michelin. Il a eu droit à la photo souvenir avec un employé costumé en Bibendum, provoquant les rires de la salle.
Il y a rencontré des cadres d’entreprises francaises dans le pays, qui lui ont fait part de leurs doléances diverses, mais aussi de points de progrès, dans leurs relations avec l’administration chinoise.
Après son discours, le Premier ministre a rencontré à la mi-journée huit entrepreneurs chinois, dont le patron du repreneur du Club Med, Fosun, et le fondateur du site de commerce en ligne jd.com.
Au terme d’une entrevue avec le maire de Shanghai, Yang Xiong, il est allé se promener dans le quartier du Bund, emblématique de la mégalopole, déambulant avec Laurent Fabius sur les quais, face aux immenses gratte-ciels de Pudong, sur l’autre rive.
Réciprocité des relations commerciales
La promenade s’est poursuivie dans les locaux design de l’agence de communication française Fred&Farid, pour une discussion avec de jeunes entrepreneurs français.
Le calendrier diplomatique franco-chinois restera bien chargé pour l’année, avec la visite dès lundi à Paris du négociateur chinois sur le climat, Xie Zhen Hua.
Le Premier ministre chinois Li Keqiang se rendra lui en France avant l’été, Laurent Fabius ayant évoqué le mois de juin.
Quant au voyage du chef de l’Etat français François Hollande, il devrait avoir lieu « plutôt au second semestre » en amont des grandes négociations sur le climat à Paris fin 2015.
Même s’il faut encore « lever un certain nombre d’obstacles », « les choses bougent », a assuré Manuel Valls qui, jeudi, à son arrivée en Chine, avait demandé une plus grande « réciprocité » dans les relations commerciales entre l’Europe et la Chine.
Le Premier ministre s’est entretenu vendredi avec le président chinois Xi Jinping au Grand palais du peuple, place Tiananmen, où il avait été déjà reçu la veille par son homologue, Li Keqiang, avec lequel il a signé une douzaine d’accords, mais aucun de nature majeure.
Devant la communauté française de Shanghai, le Premier ministre a vanté l’expatriation, qualifiant d' »esprits grincheux » ceux qui en font un « problème ».
« Est ce un problème que plus de 2 millions de nos compatriotes soient à l’étranger? », a-t-il lancé, avant d’assurer que « c’est un atout, qu’il y ait des jeunes qui s’expatrient, à Londres, à Shanghai ».
Manuel Valls a lancé une mission pour faciliter les conditions de retour des expatriés. Il a ensuite gagné l’aéroport de Shanghai d’où il devait rejoindre Paris.