Maladies neurodégénératives : il serait possible de régénérer les neurones perdus
À travers une récente expérience, des chercheurs français ont réussi à reprogrammer des cellules gliales en neurones fonctionnels.
Certaines maladies neurodégénératives telles qu’Alzheimer ou Parkinson, mais aussi des AVC, peuvent endommager ou causer la perte de neurones. Selon de récentes expériences menées par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), il serait cependant possible de contrecarrer ce phénomène en permettant de régénérer ces neurones. Les travaux, publiés dans la revue Cell Stem Cell, montrent ainsi qu’il est possible de transformer des cellules non neuronales du cerveau en nouveaux neurones.
Il serait possible de régénérer des neurones endommagés ou perdus
Jusqu’à aujourd’hui, il était impossible de régénérer des neurones endommagés ou perdus. Les chercheurs de l’INSERM et de l’université Claude Bernard de Lyon s’approcheraient peu à peu de l’exploit. Pour le moment, ils ont réussi à transformer des cellules gliales du cerveau en nouveaux neurones chez des souris.
Dans un communiqué, l’INSERM explique : « Lors de la mort neuronale, les cellules gliales présentes dans l’environnement direct des neurones endommagés réagissent en se multipliant sans que cette réponse résolve le problème ». En partant de cette observation autour de la prolifération des cellules gliales, les chercheurs y ont ainsi sélectionné les gènes impliqués dans la genèse des neurones. Après avoir forcé l’expression de ces gènes, ils ont réussi à reprogrammer des cellules gliales pour en faire des neurones aux propriétés comparables à ceux qui avaient été détériorés ou perdus.
Cette expérience, menée sur des souris, a notamment porté sur des neurones inhibiteurs impliqués dans la survenue de crise d’épilepsie en cas de perte. À terme, les analyses ont permis de déterminer que les cellules gliales reprogrammées avaient permis de créer des neurones fonctionnels pouvant inhiber les neurones voisins responsables des crises d’épilepsie. Christophe Heinrich, chercheur au tout début de cette étude, explique : « Ces résultats révèlent le potentiel thérapeutique de cette stratégie de reprogrammation cellulaire pour combattre une pathologie comme l’épilepsie mésio-temporale, une aubaine dans le cas précis de cette maladie pour laquelle 30% des patients qui en sont atteints sont réfractaires aux traitements pharmacologiques ».