L’Opéra de Paris est prêt à accueillir des spectateurs (et il en a bien besoin)
La crise sanitaire liée au Covid-19 et les différentes mesures prises pour tenter de l'enrayer mettent au mal depuis de nombreux mois de nombreux secteurs. Le monde de la culture est évidemment très impacté. L'Opéra de Paris se tient prêt à rouvrir !
L’Opéra de Paris pourra-t-il rouvrir en décembre ? C’est en tout ce qu’espèrent ses dirigeants. Ce serait parfait pour La Traviata de Verdi dès le 2 décembre et La Bayadère version Noureev dès le 4. Assurément, “nous sommes prêts“, déclaraient Alexander Neef, le directeur, et Martin Ajdari, son adjoint. Reste que, comme le précise la directrice de la danse Aurélie Dupont, “nous croisons les doigts”. Car la décision ne dépend pas d’eux, uniquement du gouvernement.
L’Opéra de Paris est prêt à rouvrir ses portes
La compagnie ne veut qu’une chose, remonter sur scène. Et cela pourrait même se faire avec moult ajustements. Si les spectacles peuvent être présentés sous leur forme complète, tant mieux, mais des versions réduites pourraient être envisagées selon les cas : “La compagnie est prête et a retrouvé le plaisir de travailler ensemble, ajoute Aurélie Dupont, elle n’attend que de remonter sur scène.”
Mais les danseurs à eux seuls ne suffisent pas, il faut un lien avec le public. Et actuellement, cela passe par les réseaux sociaux. Ce vendredi 13 novembre, pour la première fois, le spectacle de danse “Créer aujourd’hui” a été filmé et diffusé en direct sur Facebook, le tout pour 4,99€ la place. Au total, plus de 5 000 spectateurs. Une expérience concluante, encourageante, qui sera logiquement reconduite. D’ailleurs, les séquences numériques vont se multiplier. Dès demain 23 novembre, un “calendrier de l’Avent” démarre : chaque jour, une séquence de La Bayadère en tenue de répétition dans le grand studio sera diffusée sur les réseaux sociaux et le 24 décembre, un joli cadeau de Noël, le troisième acte du ballet dansé dans sa totalité. Le tout accessible gratuitement.
Et le mieux serait dès le mois de décembre
Martin Ajdari annonce aussi la création de “L’Opéra chez soi” en tant que plate-forme audiovisuelle et numérique. “Nous renforcerons le nombre de captations, le catalogue d’offres sera élargi, il y aura des cours, ateliers, master classes.” L’objectif étant de pouvoir trouver “un modèle économique qui réponde aux demandes des artistes et des producteurs, qui craignent que la diffusion gratuite démonétise, dévalorise l’œuvre. Et enfin, c’est une façon de se rendre accessible par tous sur le territoire, nous n’oublions pas que l’Opéra de Paris est national.” Avec des offres gratuites et payantes.
Avec l’année noire que celle de 2020, il faut pour l’Opéra de Paris se retrouver, tirer de nouvelles ressources propres. Et il faut le faire le plus rapidement possible. Pour 2021, les pertes prévisionnelles sont de l’ordre de 20 millions d’euros. Pour 2020, d’une dizaine de millions. Et “En 2021, nos jauges seront encore restreintes à 1 000 places, nous perdons ainsi un tiers de notre offre. Le mécénat baissera également, les tournées internationales, qui représentent 15 % de notre billetterie, seront restreintes aussi.” Un énorme défi en perspective.