Loi de Moore : bientôt de l’histoire ancienne ?
D'ici quelques semaines, la loi de Moore ne devrait plus être appliquée par les fabricants majeurs de processeurs. Il s'agit là d'un principe vieux de plus de 50 ans établissant une puissance doublée des microprocesseurs tous les ans.
Il convient de remonter jusqu’en 1965, et plus précisément au 19 avril de cette année, pour trouver trace de l’origine de la fameuse loi de Moore. Dans les colonnes de la revue Electronics Magazine, Gordon Moore, qui co-fondera trois ans plus tard la société Intel, y publie un article dans lequel il relève que les microprocesseurs voient leur puissance doublée tous les ans.
Et de pressentir que cette tendance s’inscrira durablement dans le temps. Et c’est, à peu de choses près (un réajustement à deux ans au lieu d’un), la situation qui a été observée pendant plus de cinquante ans. Mais d’après ce que rapporte le site Nature, les fabricants majeurs de processeurs vont prochainement abandonner ce principe.
ITRS : les fabricants majeurs de microprocesseurs vont abandonner la loi de Moore
Près de trente ans après la parution de cet article d’Electronics Magazine, les plus grands noms du secteur s’étaient réunis dans la publication bisannuelle d’une feuille de route appelée la International Technology Roadmap for Semiconductors (ITRS). Et même alors, au début des années 90, il se disait déjà que la loi de Moore ne pourrait être suivie éternellement. La prochaine édition de l’ITRS, appelée à paraître le mois prochain, mettra donc, de manière assez logique, un terme à la poursuite de ce but.
Un risque de pièces instables et trop chaudes
Les fabricants reconnaissent en effet qu’il deviendra très rapidement impossible de poursuivre dans cette voie. En 1971, la taille de gravure des puces mises sur le marché était de 10.000 nanomètres (nm). En 2000, elle était déjà passée à 180 nm, avant d’être éventuellement réduite à seulement 2 nm d’ici cinq ans. On nous indique de même que s’il est techniquement possible de maintenir la gravure, les moyens mis en œuvre seraient particulièrement conséquents avec un risque de pièces trop peu stables pour être utilisées et qui pourrait, de plus, chauffer bien plus que de raison.