L’internaute pirate la Banque de France sans le vouloir
La Banque de France a été piratée par un internaute. Ce dernier a réussi sans le vouloir à bloquer le système informatique de l’établissement pendant 48 heures. Il a donc été jugé devant le tribunal correctionnel de Rennes.
En 2008, un internaute est accusé d’avoir piraté la Banque de France. Cet homme bénéficiaire du RSA vivait selon son avocat Me Hélène Laudic-Baron « replié sur lui-même ». Il passait également tout son temps sur Internet en naviguant sur des forums où il avait pu découvrir « des numéros passerelles ». Ces derniers sont efficaces notamment pour contourner les numéros surtaxés. Elle explique qu’un jour, il utilisait le système de téléphonie par le Net Skype. Cet homme s’est « ainsi retrouvé sans le savoir à la Banque de France. Quand on lui a demandé le code d’accès, il a rentré 1 2 3 4 5 6 et c’était le bon ».
Cette démarche bloque pendant 48 heures le service de surendettement de l’établissement bancaire, ce qui déclenche immédiatement une enquête internationale. Cet internaute avait rentré ses vraies coordonnées sur Skype, il ne se doutait absolument pas qu’il venait de pirater la Banque de France. L’instruction met donc deux ans pour le retrouver. Après avoir été identifié, il est interpellé, à son domicile situé à Fougères. Ce mardi, le tribunal correctionnel de Rennes a rendu son verdict après avoir étudié son dossier. Le parquet avait demandé 70 heures de travail d’intérêt général. L’avocate a tout de même déclaré qu’un « enfant de 10 ans aurait pu pirater la Banque de France ». Le code élémentaire 123456 fonctionnait également dans l’autre sens 654321. Cette affaire remet donc en cause la sécurité sur les sites Internet de ce type.
Le Canard enchaîné avait d’ailleurs au début du mois de septembre déclaré que les plateformes de plusieurs ministériels n’étaient pas assez sécurisées. L’AFP indique que les sites ont tendance à ne pas changer le mot de passe d’administration qui reste à sa valeur par défaut, c’est-à-dire « Password ».