Les dépressions à répétition, toxiques pour le cerveau ?
La dépression, toxique pour le cerveau ? C'est ce que pensent des chercheurs qui lient troubles cognitifs et dépressions à répétition.
Le cercle vicieux de la dépression est-il en train de livrer certains de ses secrets ? Oui, à en croire une équipe de chercheurs de l’Inserm qui vient de publier une étude dans la revue European Neuropsychopharmacology.
Selon eux, la dépression serait une maladie “neurotoxique” qui aurait une conséquence sur les facultés cognitives des malades, c’est-à-dire affectant leurs capacités à enchaîner rapidement des tâches. Ainsi, un épisode dépressif non traité peut entraîner des lésions qui seraient propices à l’émergence de nouvelles dépressions. Pour résumer, et pour reprendre les auteurs de l’étude, les personnes ayant vécu deux dépressions peuvent voir leurs facultés intellectuelles diminuer.
Dépressions à répétition : briser le cycle
2.000 patients ont été les sujets de l’étude de l’Inserm. Ceux-ci avaient au moins connu de 1 à 5 dépressions au cours de leur vie. La suite, c’est le communiqué de l’Institut qui l’explique : “Afin d’évaluer leurs capacités cognitives, ils ont mesuré la rapidité à exécuter un test simple qui consiste à relier des cercles numérotés et placés dans le désordre sur une feuille”. Le test, qui était effectué pendant l’épisode dépressif et 6 mois après, a délivré un résultat inquiétant : le temps passé à effectuer le test s’allonge au fur et à mesure des épisodes dépressifs.
Dès lors, et à la suite de ce constat, la priorité devient non pas le traitement, mais la prévention des rechutes. D’où l’intérêt de la pratique de la “remédiation cognitive”, par exemple. Cette méthode, déjà utilisée dans les cas de schizophrénie permet de travailler sur les fonctions cognitives altérées et donc, d’éviter au maximum le risque de rechutes.