Coupe du monde 2014 : France-Allemagne, un quart de finale au goût de revanche
Vendredi, France et Allemagne se retrouvent en Coupe du monde pour un duel qui ravive des souvenirs très vifs chez tout amateur de football.
Un France-Allemagne en football, c’est un peu comme un Angleterre-France en rugby : à chaque fois, c’est la confrontation de deux frères ennemis, de deux styles, de deux histoires. Mais revenons à cette Coupe du monde 2014. Hier soir, au terme de leur victoire respective contre le Nigeria et l’Algérie, France et Allemagne vont se retrouver face-à-face dans un duel redouté, attendu, et même espéré.
Car ce n’est que la 4ème fois que les deux pays se rencontrent en Coupe du monde. Mais à chaque fois que les deux nations se sont affrontées à 11 contre 11 en Coupe du monde, les matches ont marqué les esprits. Prenons d’abord 1958. En Suède, France et Allemagne bataillent pour la 3ème place, et les Français l’emportent 6 à 3, avec un triplé de Just Fontaine (portant son total de buts dans le tournoi à 13 réalisations). La dernière victoire en Coupe du monde avant le traumatisme de 1982 et la terne défaite de 1986.
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France-Allemagne : le traumatisme de 1982 à Séville
Séville, 1982. Cette simple association spatio-temporelle suffit à faire renaître le choc. La demi-finale France-RFA de cette Coupe du monde qui se déroule en Espagne va donner lieu au match le plus intense jamais vu dans l’histoire de ce tournoi. A la 57ème minute, alors que les deux pays sont au coude à coude (1-1), la tragédie fait son entrée sur le terrain. Battiston, grâce à une passe inspirée de Platini, se retrouve seul devant le gardien de la Mannschaft, Harald Schumacher. Ce dernier, dans ce que l’on appellera alors l' »attentat de Schumacher », percute volontairement le joueur français qui s’écroule, inconscient. L’arbitre ne sifflera pas de faute, et tandis que les équipes médicales viennent secourir le joueur français, le portier ouest-allemand n’a aucun geste de sympathie ou même d’inquiétude pour son homologue à terre. L’évacuation de Battiston sur une civière et l’injustice du corps arbitral sonnent alors la révolte dans le camp français.
Pendant les prolongations, Trésor et Giresse donnent l’avantage à la France (92ème et 98ème minutes), avantage que tout le monde croit définitivement acquis (3-1). Mais après deux fautes non sifflées sur les Français aux abords de la surface de réparation, la RFA finit par égaliser avec deux buts inscrits à la 102ème et 108ème minute. 3-3 à la fin de prolongations qui ont donné le vertige, viennent les premiers tirs au but de l’histoire de la Coupe du monde. Après un échec de chaque côté, les deux formations se neutralisent à 4 penalties chacun. Maxime Bossis s’élance alors, échoue, le dernier joueur allemand marque. La France est éliminée et finira 4ème de la compétition, alors que l’Allemagne sera battue en finale contre l’Italie (3-1). La pire injustice aura aussi donné naissance au match le plus dramatique.
France-Allemagne 1986 : la revanche avortée de Gudalajara
L’heure de la revanche est rapide, puisque les deux équipes se retrouvent en 1986 pour la Coupe du monde au Mexique. Une nouvelle fois en demi-finale, dans la chaleur du stade Jalisco, à Guadalajara. Epuisés par leur victoire aux tirs au but face au Brésil au tour précédent, les Bleus de Platini ne parviennent pas à peser sur la rencontre. Ils perdent 2-0, et avec cette nouvelle défaite, c’est l’espoir de revanche qui s’est envolé.
Voilà pourquoi vendredi, et même si la hache de guerre est depuis bien longtemps enterrée entre les deux rives du Rhin, le match France-Allemagne est attendu comme un grand moment. Il appartient maintenant aux 22 acteurs de la rencontre de la rendre inoubliable.