Les Français plus favorables à la torture depuis les attentats
Plus d'un Français sur deux accepterait qu'une personne suspectée d'avoir posé une bombe prête à exploser soit soumise à des décharges électriques.
Les attentats de 2015 ont profondément marqué les esprits en France, à tel point que le peuple français serait prêt à revenir à des méthodes qui semblent être d’un autre temps. Plus d’un Français sur deux serait en effet d’accord pour pratiquer des actes de torture sur une personne soupçonnée d’avoir perpétré un attentat.
La moitié des Français pour le retour à la torture dans des cas exceptionnels
Cette étonnante étude a été réalisée par l’IFOP pour l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat). 54 % des Français interrogés pour ce sondage estiment qu’il serait justifié qu’un policier utilise des décharges électriques sur une personne soupçonnée d’avoir posé une bombe prête à exploser. Ce qui représente une hausse de 20 points par rapport à 2000.
Autre constat étonnant, 45 % des sondés pensent que le recours à la torture pourrait être efficace afin d’anticiper des actes de terrorisme en obtenant des informations fiables de la par de présumés terroristes. Pour 36 % des personnes sondées, on peut accepter dans certains cas le recours à des actes de torture (une augmentation de 11 points par rapport à 2000). 18 % d’entre elles se disent capables de pratiquer la torture dans des cas exceptionnels (une part qui grimpe à 41 % pour les sympathisants du Front national.)
La tortue mal connue des Français
Le rapport de l’Acat montre que si les Français sont plus nombreux à être favorables à la torture, ils méconnaissent également cette pratique. Une majorité d’entre eux pensent en effet que les minorités ethniques ou religieuses (pour 39 %) ou les opposants politiques (pour 25 %) sont le plus souvent victimes de torture. Il s’agit en réalité des délinquants et suspects de droits communs (seulement 7 % des sondés le pensent).
Aussi les Français pensent que ce sont les groupes armés non étatiques (51 %) et les membres d’organisations criminelles (33 %) qui ont le plus recours à la torture alors qu’il s’agit en fait des militaires (cités par 6 % des personnes interrogées), des membres des forces de l’ordre (3 %) et des gardiens de prison (1 %).