Fin de la pénurie alimentaire à Futuna
La petite île de l'Océanie polynésienne est restée durant presque 4 semaines sans ravitaillement. En cause, une houle trop forte et un vent défavorable qui ont empêché l'appareillage du cargo Southern Pearl chargé d'assurer la liaison entre Wallis – et – Futuna. Samedi dernier, le navire remplit de vivres et médicaments a enfin pu accoster à Futuna.
Un soulagement. Voilà ce qu’on dût ressentir les habitants de la petite île de Futuna samedi matin, après 4 semaines d’attente. L’île située à 250 km de sa grande sœur Wallis dépend entièrement du ravitaillement maritime. Les 20 conteneurs de marchandises vont enfin se retrouver sur les rayons des supermarchés locaux.
Le temps et les infrastructures portuaires mis en cause
C’est le commandant du navire Southern Pearl qui est à l’origine de l’immobilisation du bateau début juillet. Une houle particulièrement forte dans le bassin du port de la capitale Mata’Utu a contraint pour raison de sécurité à l’immobilisation du cargo. Toute tentative de sortie risquait de conduire à un naufrage et la menace d’une marée noire laissait craindre le pire.
La suppression des ducs d’Albe (poteaux de bois où d’acier ancrés dans le fond de la mer sur lesquels un navire peut s’amarrer) a été également pointé du doigt comme une défaillance des infrastructures.
Population en colère: les pouvoirs publics critiqués
En attendant que le Southern Pearl puisse regagner la mer vendredi dernier, un système d’avion-cargo a été mis en place le jeudi d’avant par les pouvoirs publics. Il aura fallu pour autant attendre trois semaines pour qu’ait enfin lieu le premier ravitaillement.
Ce même jeudi un peu plus tôt, une marche de protestation menée par l’association des femmes contre la vie chère a eut lieu dans les rues de Sigave, bourg de Futuna. Interrogée par la chaîne Outre – Mer 1er, sa présidente Peata Leleiva a déclaré que » le blocage nous contraint a acheté les produits restants au prix les plus chers… Les enfants en bas – âges n’ont plus de lait. Ce n’est pas la première fois que cela arrive et c’est Futuna qui subit les conséquences. Où est l’organisation de secours? « .
L’absence de réaction rapide des pouvoirs publics a cristallisé les critiques de la population.
Pour faire taire la polémique, le préfet administrateur du territoire Michel Jeanjean a rappelé que » ce ne sont les pouvoirs publics qui sont responsables ni du vent, ni des conditions dans lesquelles les bateaux naviguent (…) ce n’est qu’après, une fois qu’il apparaît que la situation se dégrade, que les pouvoirs publics interviennent. Tout cela coûte, ça ne se déclenche pas de façon prématurée. ».
Bon an, mal an, un remorqueur de 1000 chevaux provenant des îles Samoa a réussi à extirper le cargo Southern Pearl du port de Wallis. Mais tout cela n’est pas gratuit et une hausse des prix sur les produits importés est à craindre pour les uvéens (habitants de Futuna).
L’autre grande crainte que cette crise vient de mettre en lumière est le risque qu’un événement du même ordre se reproduise. Le blocage pour intempérie du navire souligne également l’extrême fragilité de l’approvisionnement des îles.
Wallis – et – Futuna est administrativement une collectivité d’outre – mer, anciennement territoire d’outre – mer, situé entre la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie. La monnaie y est le franc polynésien. Disposant d’une assemblée territoriale et d’une autonomie politique, Wallis – et – Futuna est le dernier endroit de la République française où l’on trouve des rois. La population y est de 13 445 habitants. Les îles sont peuplées de Polynésiens originaires des îles Tonga pour Wallis et des îles Samoa pour Futuna. La France est politiquement présente sur le territoire depuis un traité de demande de Protectorat de 1887. Si le français a valeur de langue officielle, le Wallisien et le Futunien sont encore couramment parlés.