A Ferguson, 2ème nuit de manifestations; le policier a “la conscience tranquille”
Ferguson a connu sa 2ème nuit agitée après l'exonération du policier qui a abattu Michael Brown. Un policier qui dit avoir suivi les règles.
La petite ville de Ferguson dans le Missouri a connu sa deuxième nuit de colère après l’exonération du policier qui avait abattu Michael Brown en août dernier.
Si les manifestants qui ont défilé dans la nuit de mardi à mercredi étaient moins nombreux qu’au premier soir du verdict du grand jury, la tension n’en était pas moins palpable. Une centaine d’habitants de cette banlieue de Saint Louis faisait face, près du commissariat, à 50 policiers anti-émeute. Puis, ils se sont dirigés vers la mairie devant laquelle un véhicule de police a été incendié, ce à quoi la police a répondu par des jets de gaz lacrymogènes. Hormis ces faits et quelques interpellations, aucune violence n’était à relever.
A travers tout le pays, dans les grandes villes, blancs et noirs continuent d’exprimer leur colère face à ce qu’ils estiment être une injustice.
Darren Wilson, le policier à “la conscience tranquille”
La chaîne de télé ABC a pu s’entretenir avec Darren Wilson, le policier qui ne sera pas poursuivi. Il raconte les événements du 9 août, et en parlant de Michael Brown : “Il a frappé le premier, nous nous sommes bagarrés pendant une dizaine de secondes. Il était très fort et très puissant”.
Il affirme ensuite qu’un coup lui a été porté au visage, puis : “Je n’étais pas sûr de pouvoir survivre à un autre coup à la tête (…) Il a essayé de saisir mon arme. J’ai essayé de tirer mais sa main bloquait l’arme. Je l’ai poursuivi parce que mon boulot, ce n’est pas de rester assis dans ma voiture”. Puis il raconte que Michael Brown s’est retourné face à lui, portant la main à sa poche. “Il a foncé sur moi, il allait me tuer”, ajoute Darren Wilson qui réfute les témoignages indiquant que le jeune Michael ait alors levé les mains en signe de reddition. Avant de conclure : “La raison pour laquelle j’ai la conscience tranquille, c’est que je sais que j’ai bien fait mon travail”.
Barack Obama blâme les casseurs de Ferguson
Le président américain, en déplacement à Chicago, ne décolère pas contre ceux qui pillent les magasins à Ferguson : “Brûler des bâtiments, incendier des voitures, détruire des biens, mettre des gens en danger : il n’y a aucune excuse pour cela, ce sont des actes criminels”.
Cependant, Barack Obama a reconnu que de la frustration pouvait naître au sein de certaines communautés, dès lors que “les lois ne sont pas toujours appliquées de la même manière et de façon équitable”.