Épilepsie : une IA développée à Toulouse pourrait faciliter la vie des malades

Photo d'illustration. Le cerveau humain. Pixabay
Grâce à un algorithme poussé, les patients dont l'épilepsie ne peut être guérie par les médicaments pourraient voir leur parcours de soin nettement amélioré.
En France, on estime que plus de 500 000 personnes sont atteintes d’épilepsie à divers degrés. Des patients dont les symptômes sont plus ou moins violents et qui peuvent, pour la plupart, être traités par des médicaments neuroleptiques.
Pourtant, certaines formes de la maladie ne réagissent pas à cette médication et le dernier recours consiste en une opération chirurgicale très longue à mettre en place. Mais grâce à une intelligence artificielle, la prise en charge de 30 % des patients dont l’épilepsie ne peut être traitée avec des médicaments pourrait faire un bond en avant !
Ablation d’une zone cérébrale
Ce sont en effet les chercheurs du Centre de recherche Cerveau et Cognition (CerCo) basé à Toulouse qui ont mis au point et dévoilé cette méthode à base d’IA. Pour les patients qui ne peuvent être soignés avec des neuroleptiques, le dernier recours consiste en une opération chirurgicale.
Les médecins vont alors identifier la zone du cerveau responsable des crises d’épilepsie et procéder à son ablation. Bien entendu, il faut être extrêmement précis dans le diagnostic et jusqu’ici, déterminer cette zone prenait un temps considérable.
L’IA au service des malades
En effet, pour identifier cette zone « épileptogène » il faut que le patient soit hospitalisé au moins 10 jours et qu’il subisse des examens très contraignants. Pendant ces 10 jours, il fait en effet subir plusieurs électroencéphalogrammes que les médecins vont ensuite analyser pour cibler la zone à opérer.
Mais le volume de données à traiter est énorme et consiste notamment à repérer des oscillations très précises sur les courbes des EEG. Un travail qui peut prendre plusieurs mois. C’est là que l’intelligence artificielle développée par le CerCo intervient.
Réduire le temps d’hospitalisation
En effet, comme l’explique le CerCo sur son site internet, trois chercheurs ont réussi à développer un algorithme capable de détecter très rapidement ces oscillations. Ludovic Gardy, ingénieur CNRS au Cerco, Emmanuel Barbeau du CerCo et Christophe Hurter, chercheur en intelligence artificielle à l’École nationale d’aviation civile (Enac) ont réussi à réduire la durée de diagnostic de plusieurs mois à quelques jours seulement. Les données récoltées sont manipulables dans un logiciel utilisable aisément par les spécialistes.
Grâce à ce temps gagné, les patients n’auront plus à subir de longues périodes d’hospitalisations. Les trois chercheurs indiquent en effet que les examens EEG et l’opération pourraient intervenir en une seule hospitalisation.
Désormais, les responsables de ces travaux vont lancer leur propre start-up, Avrio MedTech, dont le but sera d’améliorer le logiciel pour le commercialiser par la suite.