Dopage dans le rugby : un médecin du XV de France se livre
Un journaliste s'apprête à publier les résultats d'une enquête concernant un dopage particulièrement installé dans le milieu du rugby.
Généralement en première ligne lorsqu’il s’agit d’évoquer le monde du dopage, le football et le cyclisme ne sont cependant pas les seuls sports concernés par cette pratique. Ainsi, dans quelques jours, paraîtra un outrage intitulé Rubgy à Charges, l’enquête choc dans lequel le journaliste sportif Pierre Ballester dressera un portrait peu reluisant du rugby.
Déjà à l’œuvre il y a de cela une dizaine d’années sur L.A. Confidentiel – Les secrets de Lance Armstrong, qu’il avait coécrit avec David Walsh sur le parcours mené par l’ancienne gloire du cyclisme, Pierre Ballester reviendra ici accompagné de Jacques Mombet, médecin du XV de France entre 1975 et 1995.
Dopage : des amphétamines proposées au XV de France
Si le livre ne sortira que le 5 mars prochain, L’Express nous en livre déjà de copieux extraits exclusifs. Le Dr. Mombet déclare ainsi que la consommation d’amphétamines, laquelle n’était pas illégale à l’époque, s’observait notamment chez le XV de France : “ils avaient chacun leur pilule devant leur assiette lors du repas d’avant match. C’était comme ça à tous les matchs. Du Captagon surtout, du Maxiton parfois… “. En ajoutant qu’“ils étaient libres d’en prendre ou pas”.
La Fédération Française de Rugby aurait été au courant
Jacques Mombet donne l’exemple de cette rencontre entre la France et la Nouvelle-Zélande s’étant déroulée à Nantes, en 1986. En donnant des amphétamines aux joueurs tricolores, l’un de ses confrères leur aurait ainsi permis de sortir victorieux du match : “c’est à partir de ce match-là que les choses ont évolué. Les Blacks se sont rendu compte que leurs adversaires, méconnaissables par rapport à la semaine précédente, étaient chargés. Ils ont alors porté discrètement l’affaire devant le Board [ndlr : l’International Rugby Board], qui a averti le ministère des Sports, lequel a mis au courant la fédération [française]. Je crois que c’est ensuite que l’interdiction des amphétamines a été activée dans le rugby”. Et même si le président de la FFR alors en place, Albert Ferrasse, était au courant de ces pratiques, M. Mombet souligne que celui-ci accordait une confiance aveugle à Jean Pène (le médecin ayant supposément “gonflé” le XV de France contre les All Blacks).