Des gynécologues alertent sur une « épidémie de césariennes » dans le monde
Entre 2000 et 2015, le nombre d'accouchements de ce type a presque doublé dans le monde.
La prestigieuse revue médicale The Lancet relaie la mise en garde de gynécologues quant au nombre d’accouchements par césarienne à l’échelle du globe. À tel point qu’ils n’hésitent pas à utiliser le terme d’« épidémie ».
Ainsi en quinze ans, leur nombre a quasiment doublé, passant de 16 millions en 2000 (12% des naissances) à 29,7 millions en 2015 (21%).
Une mise en danger dans certains cas
On estime que la proportion de césariennes absolument nécessaires pour des raisons médicales se situe entre 10 et 15% .
Mais 60% des données des 169 pays analysés sont au-delà de ces taux, alors que 25% des pays sont en dessous, mettant en danger la mère et l’enfant, indique l’étude qui se base sur les chiffres de l’OMS et de l’Unicef.
Quinze pays sont particulièrement concernés par cette tendance (parmi lesquels République dominicaine, Brésil, Egypte, Turquie, Venezuela, Chili, Colombie, Iran…), montrant 4 naissances par césarienne sur 10 effectuées.
Marleen Temmerman, universitaire qui a coordonné cette étude précise que « La forte augmentation des césariennes – pour l’essentiel dans des environnements aisés et sans raison médicale – pose problème à cause des risques associés pour la mère et l’enfant ».
Et en France ?
Elle indique en outre que « Dans les cas où des complications surviennent, les césariennes sauvent des vies et nous devons favoriser l’accès des femmes [à cette opération] dans les régions pauvres, mais nous ne devrions pas en abuser ».
Le Congrès mondial de gynécologie et d’obstétrique a plusieurs idées sur les raisons de cette recrudescence : une baisse de compétence du corps médical pour accompagner un accouchement potentiellement difficile, le confort de la programmation des naissances de jour, des tarifs plus attractifs pour les médecins et cliniques en cas de césarienne…
Dans notre pays, le taux de césarienne (20,4% en 2016) reste stable depuis 2010, une récente enquête périnatale du ministère de la Santé indique que cela « suggère une attitude générale tendant à limiter la réalisation de cette intervention ».