Dépistage du cancer du sein : une lettre ouverte à Marisol Touraine
Quatre associations adressent une lettre à la ministre de la Santé, lui demandant de revoir la politique de dépistage généralisé du cancer du sein.
L’UFC Que choisir, le collectif Cancer Rose, le groupe Princeps et la revue Prescrire adressent une lettre ouverte à Marisol Touraine. Elle fait suite au rapport de la Concertation citoyenne et scientifique sur l’actuelle politique de dépistage organisé du cancer du sein, à l’initiative de l’Institut national du cancer (INCa).
Les associations dénoncent un “déséquilibre de la communication”
D’après ce rapport, indiquent les 4 structures, “le dépistage des cancers du sein fait l’objet d’une controverse scientifique et non d’un consensus, que ce soit sur la réalité ou l’importance des bénéfices attendus, liés aux sur-diagnostics et sur-traitements initialement sous-estimés”.
Elles dénoncent “le déséquilibre de la communication à destination des femmes en âge de participer au programme, qui relève davantage de l’injonction que de l’information, spécialement de la campagne Octobre Rose et de ses déclinaisons”.
Suite à la publication du rapport, la ministre avait annoncé une “rénovation profonde” du dépistage organisé du cancer du sein. Si les 4 signataires voient d’un bon oeil cette intention, ils émettent quand même deux avis.
Les conditions demandées par les structures
D’un côté, elles souhaitent que “l’information disponible, tant pour les femmes que pour les professionnels de santé, doit être rendue plus objective, en présentant aussi bien les avantages que les inconvénients du dépistage, à partir des données de la science, recensées par exemple dans le rapport de la Concertation citoyenne et scientifique”.
D’autre part, “les médecins doivent être mis en situation de délivrer une information non biaisée à leurs patientes. Cela suppose une formation adéquate (…) afin qu’ils soient en mesure d’expliquer la controverse, les effets indésirables et les inconnues du dépistage”. Ils ajoutent qu’“il est indispensable que soit retiré des critères de la rémunération sur objectifs de santé publique des médecins généralistes le niveau de participation de leur patientèle au dépistage du cancer du sein. C’est seulement ainsi que les femmes pourront en toute confiance se tourner vers leur médecin pour discuter de leur choix, comme elles sont déjà 56% à le faire”.