Conversations à quatre ou plus impossibles à gérer : des chercheurs expliquent pourquoi
Si par définition, une conversation à plusieurs n'est pas des plus aisées à tenir, une étude à paraître s'est intéressée à la difficulté d'échanger à partir de quatre personnes.
L’expérience est plutôt facile à mener, si tant est que les moyens humains sont à disposition. Discuter avec une personne et saisir le propos de l’autre est à la portée d’à peu près n’importe qui. Une conversation à trois personnes n’est pas beaucoup plus complexe que cela, même si le risque d’exclure le troisième membre par une discussion essentiellement menée à deux est bien présent.
En revanche, les choses se gâtent dès lors que les conversations atteignent quatre participants. Jaimie Krems, professeur assistante en psychologie à l’Université d’Oklahoma et Robin Dunbar, psychologue évolutionniste, se sont intéressés de près à la question. Si leur étude paraîtra prochainement dans la revue Evolution and Human Behavior, Slate.fr en rapporte déjà les principaux enseignements.
Difficulté de gérer des conversations à quatre : la faute au cerveau
Selon ces chercheurs, le responsable de cette difficulté de gérer des conversations à quatre ou plus est tout trouvé : il s’agit du cerveau, ou plutôt de sa non évolution sur ce point au fil du temps. Autrement dit, cette « évolution des contraintes cognitives de l’humain » serait la raison pour laquelle une personne ne « serait capable de gérer que trois autres esprits à la fois, d’où les conversations à quatre ».
On ne peut d’ailleurs pas vraiment parler de défaut ici, puisque le cerveau se serait imposé cette limite de quatre participants pour qu’il lui soit encore possible de faire entendre son point de vue.
L’instinct de survie en cause
Les auteurs de cette étude invoquent l’instinct de survie pour permettre de mieux comprendre pourquoi le cerveau ne peut gérer, ou du moins le fait difficilement, une conversation à quatre participants ou plus. Limiter le nombre d’interlocuteurs offre ainsi non seulement des chances notables d’imposer un raisonnement, mais il prévient également un risque d’exclusion, et ce depuis la nuit des temps.