Complémentaires santé : des remboursements moins importants pour les salariés
Une récente étude conduit par le cabinet Mercer révèle que les complémentaires santé remboursent de moins en moins bien les salariés. La faute visiblement à une adhésion toute relative des médecins au contrat d'accès aux soins.
Depuis plusieurs semaines et une première enquête menée sur le sujet, les salariés peuvent être convaincus d’un remboursement de moins en moins avantageux de leurs complémentaires santé. Aujourd’hui, c’est le cabinet Mercer qui vient appuyer ce constat après analyse des données de ses quelque 1,3 million d’assurés.
Nos confrères du Figaro, qui rapportent l’information, précisent que la majorité de ces assurés sont salariés dans l’une des 2.000 entreprises clientes du courtier en assurance. Plus ou moins 70% des contrats souscrits par ces travailleurs sont « responsables », soient des contrats permettant aux complémentaires de bénéficier d’une fiscalité particulièrement favorable. En échange, elles ont la charge de plafonner le remboursement des dépassements d’honoraires du médecin.
Salariés moins bien remboursés : un CAS peu adopté
En cas de non adhésion du praticien au contrat d’accès aux soins (CAS), la prise en charge du remboursement est plafonnée au niveau de 125% du tarif de base de la sécurité sociale. Un plafonnement au passage attendu pour tomber à 100% l’an prochain. Les nouvelles normes établies offrent par ailleurs une complémentaire santé automatique aux salariés, une obligation dont doivent ainsi s’acquitter les contrats individuels depuis 2015 et les entreprises depuis janvier dernier.
L’objectif présenté du gouvernement via cette couverture limitée, diriger les assurés vers des médecins aux dépassements d’honoraires modérés. Sauf que d’après Mercer, ils ne sont que 26,9% parmi les médecins de secteur 2 a avoir validé le CAS et 23% des spécialistes. Ces chiffres qui se traduisent par des frais plus importants à débourser de la part des patients.
Chirurgiens et ophtalmologues parmi les réfractaires
Dans le détail, les professions médicales présentant le taux d’adhésion au CAS le plus faible sont les chirurgiens, les ophtalmologues, les ORL (médecins oto-rhino-laryngologie) ou encore les gynécologues.
Au final, le cabinet Mercer estime avec un certain pessimisme qu’« alors que le législateur souhaite améliorer l’accès médical et limiter le renoncement aux soins, la refonte du contrat responsable aboutira à des situations où le reste à charge des ménages augmentera, pouvant aboutir à des abandons de soins ».