Chômage : El Khomri peu optimiste pour une inversion de la courbe en 2016
Samedi, la ministre du Travail Myriam El Khomri est apparue peu optimiste quant à une inversion de la courbe du chômage en 2016, en dépit notamment d'une croissance en progression.
L’année 2016 ne devrait pas voir la courbe du chômage s’inverser, et ce en dépit d’éléments qui pourraient laisser penser à une hypothèse contraire. C’est en tout cas ce qu’a déclaré samedi sur France Inter la ministre du Travail Myriam El Khomri, en parlant ainsi de progrès pas suffisamment profonds pour modifier sensiblement la tendance.
« Nous sommes dans une situation […] différente des années précédentes. Après plusieurs années de destruction d’emplois, nous avons en 2015 près de 40.000 emplois qui ont été créés. Ça veut dire qu’il y a une reprise de l’activité économique mais que […] cette reprise est encore timide. »
El Khomri : une reprise de l’activité économique trop « timide » pour inverser la courbe du chômage
Et d’ajouter, reprise par nos confrères du Berry Républicain : « La croissance avec 40.000 créations d’emplois ce n’est pas suffisant pour faire reculer le chômage. » Juste avant, la ministre indiquait que chaque année, sont observées « entre 800.000 et 850.000 entrées sur le marché du travail » pour quelque « 700.000 départs à la retraite ».
France : la mauvaise élève des formations ?
Mme Khomri a de même signifié la volonté du gouvernement d’« accélérer la formation des demandeurs d’emplois les moins qualifiés », ces derniers n’allant en effet pas bénéficier, selon la ministre, des emplois appelés à être créés en 2016. Des concertations auront d’ailleurs lieu dans quelques jours à Matignon avec les partenaires sociaux dans le cadre du plan d’urgence pour l’emploi annoncé par l’exécutif. Pour la ministre du Travail, le chômage regarde en premier lieu des individus « peu ou pas qualifiés : près de deux millions de demandeurs d’emplois qui n’ont pas le niveau Bac, près de 680.000 demandeurs d’emploi qui ont un niveau inférieur au CAP. » Des chiffres qui tendent à s’expliquer par la mauvaise place occupée par la France au niveau européen sur le plan des formations : « aujourd’hui […] quand l’Allemagne forme deux demandeurs d’emploi sur dix, nous c’est un sur dix, l’Autriche c’est quatre sur dix ».